«Bienvenue Monsieur Youssef Chahed, chef du gouvernement. Merci de nous avoir fait l’honneur d’ouvrir cette première édition de l’Université d’automne des Femmes. Nous savons l’intérêt et la sensibilité qui sont les vôtres pour la cause des femmes de ce pays. Vous incarnez aujourd’hui, Monsieur le Chef du gouvernement, le renouveau politique que nous attendions et une modernité certaine dans la gestion des affaires de l’Etat ». C’est ainsi que s’est adressée, au Chef du Gouvernement, Donia Kaouech, présidente de «Tunisiennes Fières» à l’ouverture de la première université d’automne des Tunisiennes et françaises.
Evènement en valait la peine ! Plus de 200 femmes, élites du pays tous domaines confondus ont répondu à l’invitation des deux think tank tunisien (Tunisiennes fières) et français (Femmes, Débat et Société).
Les panélistes françaises triées sur le volet représentent à elles seules un lobby de premier rang pour soutenir la cause tunisienne mystifiée par des groupes politiques de pression qui brillent dans l’art de vendre les illusions et de masquer les réalités. Il paraît même qu’un parti puissant sur la place de Tunis aurait loué les services d’un grand cabinet de lobbying américain pour 8 millions de $. Par le biais de ce cabinet, il s’approprierait toutes les bonnes actions organisées par les véritables patriotes en faveur de la Tunisie partout dans le monde. C’est dire à quel point l’art de l’arnaque est fort dans notre pays ! On oublie très souvent qu’on ne peut jamais avoir par l’argent ce qu’on ne peut avoir par le cœur. Une nuance que nombreux, dont le lien avec la patrie a été rompu depuis longtemps, ne peuvent ni saisir ni comprendre.
Donia Kaouech a fondé avec d’autres femmes engagées « Tunisiennes fières » parce que la patrie a un sens pour elles. Le Think tank français FDS l’a soutenu parce qu’il a cru en elle, tout comme le Premier Ministre, Jean Pierre Raffarin qu’elle a décrit comme « un ami fidèle de la Tunisie et un défenseur inlassable de la cause des Femmes venu spécialement pour cette occasion ».
L’ancien Chef du Gouvernement français qui n’a pas manqué de féliciter la «Jeune démocratie tunisienne exemplaire à bien des égards de s’être dotée d’un jeune Chef talentueux capable de porter tous les espoirs, que nous portons tous pour la Tunisie».
Jean-Pierre Raffarin a assuré Youssef Chahed du soutien des amis de la Tunisie bien au-delà des Frontières à une mission indiscutablement tunisienne mais qui concerne aussi la France puisque : « nous qui avons fait ce déplacement aujourd’hui, sommes là pour dire que Tunisie et France, notre destin est commun ».
Un message réconfortant de l’ancien PM français, aujourd’hui Président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, membre de la délégation parlementaire au renseignement et membre du groupe Les Républicain, qui rassure ainsi les Tunisiens sur la qualité et la solidité de leurs relations avec l’Hexagone. Un destin commun pour la France et la Tunisie que dirige aujourd’hui un Chef de Gouvernement dont la «mission est difficile…La situation internationale ne vous aide guère…votre présence avec nous nous touche mais aussi votre confiance en l’avenir de votre pays est pour nous une marque d’espoir… ‘’Tunisiennes Fières’’…La fierté est une force, c’est une forme de sérénité. Quand on est fier, on n’a pas peur, quand on est fier, on a confiance, quand on est fier, on sait ce qu’on est, c’est une force qui va et qui sait où elle va, a déclaré J.P.R s’adressant aux femmes présentes parmi lesquelles il a cité bien évidemment les membres du think tank FDS, « très énergiques », partenaires et principal soutien du jeune think tank tunisien fondé par Donia Kaouech. Il a réaffirmé à ce propos, l’importance du rôle de la société civile dans toutes les dynamiques de développement des pays parce que le politique seul, ne peut pas mener des réformes ou garantir la réussite des programmes mis en place.
Mais au-delà de l’hommage sincère et de la reconnaissance avérée de Jean-Pierre Raffarin aux missions dévolues aux femmes et à leur implication dans le développement de leurs sociétés, c’est son message à propos de la responsabilité de la France dans la situation actuelle de la Tunisie qui a été le plus marquant dans son discours : « Nous ne sommes pas innocents de la situation tunisienne, ni dans les périodes anciennes, ni dans les périodes plus récentes. Ce qui se passe aujourd’hui dans la région nous implique et nous concerne ».
Il a tenu à préciser que l’engagement de la France au Levant pour lutter contre le terrorisme ne la libère pas d’un autre engagement, celui concernant la situation « préoccupante » de la Libye. « Nous risquons de perdre en Libye ce que nous gagnons en Syrie et en Irak…Nous sommes conscients de la gravité de la situation et de l’importance de la course de la Tunisie vers la démocratie contre les forces de l’obscurantisme et ce qui rend l’aide à la Tunisie non seulement de la France mais de l’Europe si importante car elle n’est pas une priorité pour vous seulement mais pour le continent européen également».
Plus que de promesses, la Tunisie a besoin de réalisations…
L’ancien Premier ministre français a insisté l’importance de l’aide à la relance économique de la Tunisie rappelant l’appel lancé en France le 15 septembre dernier par le cercle Kheireddine et un grand nombre d’économistes français pour plus de fonds pour soutenir la Tunisie et une plus grande mobilisation international en sa faveur car « on ne lutte pas contre le terrorisme par la violence mais par le développement économique et social».
Mais plus que de promesses, la Tunisie a besoin de réalisations…
C’est un Youssef Chahed qui rompt avec des décennies de pouvoir tenu par des sexagénaires, qui réduit la moyenne d’âge des trois présidences à 69 ans alors qu’elle était de près de 80 ans qui donne la réplique à Jean Pierre Raffarin en ce vendredi 30. Ce Chef de Gouvernement qui tranche avec des traditions séculaires d’une logique qui veut que les plus sages soient les plus âgés a prouvé, par sa présence à une manifestation de qualité, que soutenir les femmes ne se limite pas à discourir mais doit être illustré par des actes concrets. Conscient que la « route est longue et la pente est difficile », il rappelle de nouveau la richesse de l’histoire des femmes tunisiennes et la place des femmes dans son gouvernement : « Nous avons désigné 8 femmes ministres et secrétaires d’Etat dans de grandes responsabilité telles que la Finance, la Santé et l’Energie ».
Il assure être conscient du chemin à faire pour arriver à l’égalité : « Les femmes tunisiennes ont été de tous les combats, par leurs luttes et présence sur le terrain, elles ont préservé la Tunisie de crises très graves. Il reste beaucoup à faire pour affirmer encore plus leur rôle dans la société ».
La situation est difficile a reconnu Youssef Chahed mais « grâce à une forte volonté politique, et une mobilisation de tous les Tunisiens, nous pourrions nous en sortir. Nous savons aussi que la Tunisie peut compter sur ses nombreux amis et en particulier la France qui a soutenu notre pays depuis la révolution ».
La première université d’automne a été l’occasion pour les participantes françaises de découvrir l’autre visage de la Tunisie. Celui des compétences, de l’engagement, du travail, du militantisme citoyen et des performances économiques. Neziha Labidi, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance et Salma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme et de l’Artisanat l’ont prouvé par leur présence et l’intérêt qu’elles ont montré à la manifestation.
Ces figures de proue du leadership féminin français ont pu voir par elles-mêmes que notre pays n’est pas, comme le d%