” Exprimer un point de vue différent de l’opinion officielle n’est en aucun cas une action destructive ni un complot contre la sûreté de l’Etat “, a souligné vendredi le président de la République, Béji Caïd Essebsi.
Dans son allocution à l’ouverture des travaux du 7ème congrès de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH), Caïd Essebsi a ajouté que la liberté d’expression est garante de la stabilité du pouvoir, estimant que la Tunisie jouit actuellement d’un climat de liberté.
Le Chef de l’Etat a précisé que le parachèvement du projet de l’Etat moderne consiste à respecter les droits de l’homme et le pluralisme, faisant remarquer que l’attribution du Prix Nobel au Quartet du dialogue national est une reconnaissance de la communauté internationale à l’inscription des droits et des libertés dans la Constitution tunisienne de 2014.
De son côté, Houcine Abassi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a souligné l’importance de la poursuite du dialogue dans le cadre du respect mutuel du droit à la différence et à la diversité afin de promouvoir l’esprit de la citoyenneté.
” De nombreux défis restent encore à relever et nécessitent une grande vigilance et une mobilisation ainsi qu’une approche globale et multisectorielle pour faire prévaloir la souveraineté de la loi et des droits de l’homme “, a-t-il dit.
Il a ajouté que la lutte contre la corruption et la défense des droits de l’homme sont une priorité absolue et il convient de coordonner les efforts avec tous les pays du monde.
” Il est aussi urgent de permettre au peuple palestinien d’édifier un Etat indépendant dont la capitale est Al Qods “, a-t-il ajouté soulignant son soutien, en tant que membre du Quartet du dialogue national à la candidature du détenu de la liberté Marouane Barghouthi pour l’octroi du Prix Nobel de la Paix.
Pour sa part, Fraj Fennich, du Haut-commissariat des droits de l’homme a appelé les autorités tunisiennes à collaborer avec les organisations nationales pour consacrer un climat de libertés.
” La Tunisie a aujourd’hui besoin des efforts de toutes les parties pour réaliser le progrès et consacrer les droits économiques et sociaux dans un climat de libertés “, a-t-il ajouté.
Il a, en outre, souligné la nécessité d’élaborer de nouvelles stratégies basées sur le renforcement du rôle des femmes et de la jeunesse, la consécration des droits et la promotion de l’investissement notamment dans les régions intérieures.
Dans son intervention, Maryse Artiguelong, de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a souligné que le combat des organisations de la société civile est encore long pour adapter la législation à la Constitution et consacrer l’égalité homme femme, le respect des droits économiques et sociaux et l’abolition de la torture et de l’homophobie.
L’intervenante a indiqué que la FIDH continuera à soutenir la LTDH dans son combat visant à faire valoir tous les droits sans exclusion ni distinction.
La garantie du droit au travail pour tous et des droits de la femme dont l’égalité dans l’héritage ainsi que le renforcement de sa participation à la vie politique outre la promotion des droits économiques et l’encouragement à l’investissement ont été les principales revendications de plusieurs représentants des organisations de la société civile lors de la cérémonie d’ouverture du congrès.
A la fin des travaux de la première journée du congrès, un hommage a été rendu à l’épouse du prisonnier palestinien Marouane Barghouthi ainsi qu’au syndicat des journalistes égyptiens.