Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi a affirmé mercredi que “ses relations avec Carthage sont bonnes”, estimant que son alliance avec le président de la République Béji Caïd Essebsi a été fondée dès le départ sur le consensus. Les détracteurs du consensus tentent constamment de briser ce principe ou d’y porter atteinte, a-t-il regretté.
“Ces tentatives ne sont pas innocentes ni n’agissent pas pour le bien de la Tunisie”, a-t-il soutenu lors d’un point de presse tenu au siège du parti peu avant le démarrage de la première réunion du bureau politique d’Ennahdha à l’issue de son 10e congrès.
J’ai rencontré hier le président de la République, a ajouté Rached Ghannouchi. “Comme d’habitude, la rencontre a été fructueuse et cordiale”, a-t-il dit.
Commentant ce qui se dit sur la tendance de Carthage à polariser le pouvoir, Ghannouchi a indiqué que le gouvernement a pris ses fonctions il y a un mois. On ne peut donc pas anticiper et dire qu’il y a un déséquilibre entre la Kasbah, Carthage et le Bardo, a-t-il lancé.
La Constitution fixe les attributions de chaque partie au pouvoir et personne ne peut les transcender, insiste Ghannouchi.
A son début, l’action du gouvernement est de bonne augure au vu des dossiers difficiles qu’elle a eus à traiter comme ceux de la société Petrofac et des phosphates et ce par la voie du dialogue et la satisfaction des revendications raisonnables, a encore ajouté le président d’Ennahdha.
Au sujet des nominations dans le corps des gouverneurs et des délégués, Ghannouchi a estimé qu’elles sont “diversifiées” et qu’elles ne sont pas définitives. D’autres nominations sont attendues dans ces deux corps et concernent aussi les présidents directeurs généraux, a-t-il annoncé, précisant que son parti a soumis ses observations à ce sujet au chef du gouvernement en s’attendant à ce qu’il les prenne en considération. L’équilibre qu’il n’a pas accompli jusqu’ici peut l’être à l’avenir, selon Ghannouchi.
S’agissant du rapport qu’entretient le gouvernement avec les partis politiques, Ghannouchi a estimé que l’initiative gouvernementale de se réunir avec les partis de la coalition et les partis signataires du document de Carthage est ” une bonne initiative “.
Selon lui, la voie à suivre dans ce sens n’a pas encore été définie.
Sur un autre plan, Ghannouchi a déploré la campagne dont fait l’objet son parti mettant en garde contre une éventuelle candidature du président d’Ennahdha à la présidentielle et prétendant l’existence de différends entre lui et le président de la République.
Interrogé sur la position d’Ennahdha vis-à-vis de Bachar Al-Assad, Rached Ghannouchi a fait savoir qu’elle n’a pas changé, se prononçant contre la guerre que ce soit en Syrie ou en Libye et se disant en faveur du consensus et d’une réconciliation générale dans la région.
A ce propos, il a formé le souhait de voir le dialogue engagé entre le pouvoir en place et l’opposition mener à la paix pour le salut du peuple syrien dont ” une moitié a quitté le pays et l’autre moitié a péri dans les affrontements “.
” Seul Israël profite d’une telle situation “, a-t-il lancé.
Concernant la réunion du bureau politique du mouvement, Ghannouchi a indiqué qu’elle a été l’occasion de présenter les 25 membres du nouveau bureau entre anciens dirigeants et nouveaux membres, en consécration des recommandations du 10e congrès du parti.
Et de citer, parmi les nouveaux membres, Mohamed Goumani, Belgassem Hassan, Naoufel Jemmali, Souad Abderrahim, Souad Hajji, Hayet Amri, lesquels, a-t-il dit, constituent autant de compétences venues renforcer ” une structure importante du mouvement et sa structure politique qu’est le bureau politique “.