L’expérience rhénane en matière de lutte contre la violence faite aux femmes: Mécanismes de sensibilisation et protection des victimes a été auditionnée lors d’un workshop organisé, mardi, à Tunis.
Initiative conjointe du Centre de recherches, d’études, de Documentation et d’information sur la femme (CREDIF) et de l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne à Tunis, le workshop a pour objectif d’échanger les expériences et les pratiques en matière de lutte contre la violence faite aux femmes et de sensibiliser les différentes parties à la nécessité de protéger cette catégorie vulnérable.
Policière et présidente de l’organisation allemande “Weiber Ring” d’aide aux victimes des crimes, Sabine Hartwig a fait état de plus de 20 mille cas de violence à l’égard des femmes en Allemagne chaque année, soulignant que seulement 19% d’entre elles font appel à l’assistance de la société civile.
“La femme allemande n’est pas suffisamment informée de ses droits consacrés par la loi”, a regretté l’oratrice, appelant à ce titre “les députés, les sécuritaires et les magistrats à œuvrer de concert en vue de protéger la femme contre les différentes formes de violence exercée contre elle.”
Un point de vue largement partagé par les intervenantes tunisiennes qui ont été unanimes à déplorer “un phénomène préoccupant” qui nécessite des solutions urgentes.
“Plus que jamais il faut prendre les mesures nécessaires en vue de traiter ce phénomène”, a plaidé Samia Doula, chargée de mission au Ministère de la femme, de la famille et de l’Enfance, faisant remarquer que “le projet de loi soumis actuellement au parlement ne manquera pas de protéger les droits de la femme active contre la discrimination en matière de rémunération pour un travail de valeur égale.”
Et la loi interdit explicitement le travail à domicile des jeunes filles, érige en infraction le viol des enfants et prévoit l’institution du juge chargé des affaires de violence à l’égard des femmes, a-t-elle encore cité.
Présente workshop, la ministre de la femme, de la famille et de l’enfance, Naziha Labidi a réaffirmé l’engagement à décréter les mesures nécessaires en vue de faire face à ce phénomène, faisant état de 49,1% des femmes victimes de violences dans les lieux publics et de 60 % dans le foyer conjugal.