Le Secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) Bouali Mbarki s’est dit, mardi, étonné de la récente déclaration émanant de Diwan al-Iftâ (Office de la Jurisprudence Islamique) et appelant à mettre un terme aux protestations sociales et aux sit-ins.
Mbarki a invité le Mufti de la République à se tenir à l’écart de telles questions “qui n’entrent pas dans les prérogatives de Diwan al-Iftâ”, estimant que “statuer sur la légitimité des mouvements sociaux, qui est garantie par la Constitution, porte préjudice à l’image de cette institution et l’écarte de sa principale mission”.
Le responsable syndical s’est par ailleurs interrogé, dans une déclaration à l’agence TAP, sur les motifs et l’objectif de cette fatwa et sur “le choix de ce moment précis”, avançant l’hypothèse que “certaines parties politiques seraient derrière cette affaire”, sans les nommer.
Il a, dans ce sens, réitéré le soutien de la centrale syndicale à toutes les protestations sociales pacifiques qui revendiquent l’emploi et le développement.
Un communiqué publié lundi soir par Diwan al-Iftâ a appelé les Tunisiens à mettre un terme aux protestations sociales et aux sit-ins et à se concentrer sur le travail et l’éducation, soulignant que “le pays vit une conjoncture économique difficile et se trouve désormais à la croisée des chemins”.
Il a exhorté les “enfants du peuples dans les administrations, les usines, les commerces, les champs, les écoles, les lycées et les universités, à mettre un terme aux protestations sauvages et aux grèves et sit-ins qui paralysent la production, bloquent les routes et nuisent au bien public”, soulignant que “les difficultés que rencontre le pays -principalement d’ordre économique-, qui se répercutent sur le climat social général, exigent de tous, et dans toutes les régions, de répondre au devoir sacré de protection de la partie”.