La pluie! Ces miraculeuses gouttes salvatrices ont fini par s’intéresser à notre sort si peu enviable. En quelques jours, au moins 10% de la pluie annuelle est tombée et parfois assez violemment, et d’une manière conséquente comme dirait quelqu’un qui habiterait la corniche à Sousse!
Faut-il dire et répéter que les lois de la nature sont et resteront impénétrables et nul ne peut savoir si cette série présage d’un futur plein d’espérance. Alors prions pour que se reproduisent ces événements qui redonnent le sourire à nos politiques et soulagent nos paysans des turpitudes de la sécheresse et du soi-disant changement climatique si cher aux experts.
Mais encore faut-il constater que lorsqu’un chapelet de ces merveilleuses gouttes décide d’élire domicile chez nous, mal leur en prend, car les pauvres elles vont se perdre dans un dédale inextricable plein de cachets et de tampons d’une administration pas du tout préparée à ce projet d’insertion hydraulique.
Alors je suis allée voir un de mes amis, expert dudit domaine qui a voulu m’expliquer tout ce processus et mécanisme. Et pour ne pas m’attirer les foudres desdits fonctionnaires, j’appellerai les administrations A, B, C, etc.
Commençons par le commencement: la pluie se déclenche par un phénomène naturel suite à des baisses de pression que mesure une administration A. Ensuite, selon le bon gré des vents, la pluie tombe soit chez nous, soit en mer. Et quand nous avons la chance de voir cette pluie atterrir, elle risque, selon les cas, de se trouver en pleine campagne ou en ville et évidement n’a pas le même sort:
- En campagne, elle peut-être captée par B, être prise en charge par C, transportée par D, utilisée par E et rejetée en F.
- En ville, si elle atterrit dans votre jardin, elle va soit s’infiltrer et rejoindre ses ancêtres, soit ruisseler et se retrouver prise en charge soit par G ou H voire I, et souvent se retrouve en mer et être soit happée par un poisson qui peut se retrouver dans les filets d’un pécheur, et ensuite dans votre assiette soit s’évaporer et refaire son circuit et retourner à la case zéro.
Je ne suis pas rentrée dans les détails, mais pratiquement le bon millier de directions générales, offices publics et sociétés nationales que compte notre pays sont concernés d’une manière directe ou indirecte par la gestion de cette goutte d’eau qui transite par notre territoire.
A chaque étape, il y a des fonctionnaires qui signent, tamponnent et visent des documents qui la concernent cette pauvre goutte qui finit atteinte de pollution administrative et souvent regrette d’être passée nous dire bonjour.
D’où son hésitation à nous rendre visite, ce qui entraîne une sécheresse marquée et dévastatrice.
Alors Mr CHAHED, j’espère que vous allez arriver à faire simplifier ce système procédurier, car faut-il rappeler que 100 mm, c’est un point de croissance, si ces 100 mm sont bien gérés!