Khemaïes Jhinaoui prend part à New-York à la réunion du groupe de contact international sur la Libye

” Tout retard dans le vote de confiance au gouvernement d’entente nationale de Libye et la concrétisation de l’accord politique inter-libyen risque de compromettre les efforts de paix et de réconciliation nationale dans ce pays”, a estimé, jeudi à New-York, le ministre des Affaires étrangères, Khemaïes Jhinaoui.

” Ce retard risque de rendre encore plus difficiles les conditions de vie des Libyens, face à la dégradation de la situation économique et aux risques de faillite qui menace les institutions de l’Etat, en raison de la suspension de la production de pétrole, principale source de revenu en Libye “, a-t-il expliqué lors de la réunion du groupe de contact international sur la Libye.

” La crise libyenne ne peut aboutir à un règlement durable, en l’absence d’un dialogue politique global “, a estimé Jhinaoui, jugeant indispensable de sensibiliser les protagonistes libyens qui avaient émis des réserves sur certains articles de l’accord politique, à la nécessité de procéder à des concessions mutuelles.

Il a également appelé le Conseil présidentiel du gouvernement d’entente nationale à faire preuve de patience et de flexibilité pour convaincre les antagonistes libyens à rejoindre cet accord.

En dépit des répercussions sécuritaires et économiques de la crise libyenne sur la Tunisie, ” la Tunisie gardera ouvertes ses frontières avec la Libye, en vue d’alléger la souffrance des frères libyens, a promis Jhinaoui.

Tout en soulignant l’importance du rôle africain et arabe dans le règlement de cette crise, le chef de la diplomatie tunisienne a appelé la communauté internationale à prendre des mesures pratiques et judicieuses pour prévenir tout risque de voir la Libye sombrer dans la division et la guerre civile.

” En dépit des victoires militaires à Syrte, la menace des groupes terroristes persiste encore dans ce pays “, a-t-il averti, mettant l’accent, à ce propos, sur la nécessité de favoriser la coordination sécuritaire au double plan régional et international pour mettre un terme au phénomène du terrorisme qui, a-t-il dit, ” ne menace pas uniquement la Libye, mais aussi ses voisins et l’ensemble des pays de la région “.

Présidée conjointement par le Secrétaire d’Etat américain John Kerry et le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni, la réunion du groupe de contact international sur la Libye a été couronnée par l’adoption d’une déclaration finale qui, selon un communiqué du département des Affaires étrangères, vient réaffirmer le soutien du groupe international à l’accord politique libyen conclu, le 17 décembre 2015 à Skhirat, ainsi qu’au gouvernement d’entente nationale, seul gouvernement légitime de la Libye, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité n°2259 et 2278.