La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) a appelé, vendredi, la présidence de la République et la présidence du gouvernement à ouvrir une enquête pour vérifier le bienfondé des accusations portées à leur encontre au sujet des pressions exercées par les leurs sur la chaîne de télévision privée “Attassia” pour l’astreindre à censurer une interview de l’ancien président de la République, Moncef Marzouki.
Selon le représentant juridique de la chaîne de télévision Attassia, Moez Ben Gharbia, auditionné, ce matin, par la HAICA, l’établissement télévisé en question a, bel et bien, subi des pressions de responsables de la présidence de la République et de la présidence du gouvernement.
Dans un communiqué, la HAICA a également invité les responsables de la chaîne de télévision Attassia à “fournir des informations exactes et précises sur les formes de pressions qu’ils avaient subies ainsi que sur leurs auteurs”.
“La liberté d’expression et de presse est un droit indissociable”, a tenu à rappeler la HAICA, faisant remarquer que les structures et institutions de l’Etat sont appelées à respecter ce droit, tout comme les établissements médiatiques sont invités à s’y attacher.
Tout en se déclarant solidaire avec l’ensemble des chaînes radiophoniques et télévisées, y compris Attassia dans leur lutte contre toute forme de pressions, l’Instance a appelé ces médias à ne pas se soumettre aux pressions et à défendre leur indépendance.
La direction de la chaîne de télévision privée Attassia avait affirmé, jeudi, avoir subi des pressions de responsables de la présidence de la République et de la présidence du gouvernement pour censurer une interview avec l’ancien président de la République, Moncef Marzouki, dont la diffusion était prévue mercredi 14 septembre 2016.
Le secrétaire général du Mouvement ” Tounes Al-Irada “, Adnène Mansar, avait, lui aussi, dénoncé la censure de cette interview.
Selon lui, ” de fortes pressions, allant jusqu’à la menace, ont été exercées par le conseiller médiatique du chef du gouvernement et un conseiller de la présidence de la République sur la chaîne de télévision Attassia pour en censurer la diffusion.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) avait, à son tour, dénoncé les atteintes à la liberté de la presse, sur fond d’interdiction par la présidence de la République de la diffusion de l’interview télévisée de Moncef Marzouki sur Attassia TV.
Il a, aussi, critiqué le mutisme de la Présidence de la République et l’absence de toute réaction officielle à ce sujet.