Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Neji Bghouri, a estimé “inconcevable de parler de liberté de la presse dans un contexte d’appauvrissement des journalistes et de violation de leurs droits économiques et sociaux”. Il a cité les cas d’emploi précaire des journalistes.
S’exprimant jeudi à Tunis, à l’occasion de la journée nationale pour la protection des journalistes, il a affirmé que le syndicat reçoit chaque jour les plaintes des journalistes sur les violations des droits économiques des journalistes.
En 2016, 65 licenciements abusifs et 300 cas de salaires impayés ont été enregistrés, a-t-il déploré.
Pour rappel, le président Béji Caid Essebsi avait proclamé le 8 septembre, Journée nationale pour la protection des journalistes, en commémoration de l’enlèvement en Libye des journalistes Sofiane Chourabi et Nadhir Ktari en 2014.
Neji Bghouri a appelé le gouvernement à la nécessité de respecter les dispositions de la déclaration arabe de la liberté de l’information et d’accorder toute l’importance requise à cette question.
Il a appelé le ministère des Affaires sociales à contrôler les entreprises de presse pour garantir le respect des droits des journalistes et empêcher la violation du secteur par “les barons de l’argent sale”, selon ses dires.
De son coté, le directeur exécutif d’Amnesty international Lotfi Azzouz a mis l’accent sur l’impératif de mettre fin à toutes les formes d’agression contre les journalistes, soulignant le besoin, aujourd’hui, d’asseoir des législations qui cadrent mieux avec la profession.
La représentante de Reporters sans frontières Yasmine Kacha a pour sa part exprimé l’inquiétude de son organisation face à la convocation des journalistes par l’unité de recherche dans les crimes terroristes. Elle a signalé qu’en 2016, 10 journalistes ont subi un interrogatoire.
Yasmine Kacha a déploré également les pressions exercées sur les journalistes d’investigation, citant les sites Inkifada et Nawat.