La politique de population en Tunisie doit s’orienter notamment vers la résolution des problèmes des jeunes, la révision concrète des politiques de lutte contre la pauvreté et le chômage ainsi que la réduction des disparités régionales et de l’exode rural, a recommandé, mardi, Ridha Gataa, président directeur général de l’office national de la famille et de la population (ONFP).
S’exprimant lors d’un atelier national sur ” les questions de population en Tunisie : priorités nationales et méthodologie des études sectorielles relatives aux questions prioritaires de population ” tenu à l’initiative de l’ONFP en partenariat avec la commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (ESCWA), Gataa a appelé à une révision de la politique de développement conformément à une vision globale permettant de faire face à l’injustice sociale entre les régions et les différentes classes sociales.
Il a insisté sur l’importance d’élaborer une politique efficiente pour atténuer les répercussions négatives de l’immigration clandestine, appelant à la réouverture du conseil supérieur de la population, fermé depuis 2011, compte tenu du rôle majeur qui lui est dévolu dans l’identification des orientations et stratégies démographiques et de population.
De son côté, Leila Joudane, représentante du fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) en Tunisie, a fait le point des défis démographiques à relever par la Tunisie, citant, notamment, le poids démographique imposant des jeunes de 15 à 24 ans qui représentent un tiers de la population tunisienne.
Cette catégorie importante de la population se trouve, selon Joudane, confrontée au chômage, un problème auquel le le gouvernement tunisien doit trouver les solutions appropriées, a-t-elle dit.
L’agenda de développement durable adopté par la communauté internationale en septembre 2015 incite les Etats à travailler au niveau national pour parvenir d’ici 2030 à réaliser le progrès socioéconomique et le développement durable escompté, a-t-elle dit.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet ” Renforcement des capacités nationales pour l’élaboration des politiques globales et intégrées de population dans la région arabe “, initié par l’ESCWA.
Présentant ce projet, Rouba Arja, représentante de l’ESCWA a signalé qu’il vise à renforcer les concertations entre les différents pays sur les questions de la population.
Il cible plusieurs pays arabes, dont la Tunisie ainsi que des organisations de la société civile les incitant à proposer des stratégies et des politiques permettant de fixer les priorités dans le secteur de la population au cours des prochaines années.
La responsable de l’ESCWA a fait remarquer que parmi les priorités communes aux pays arabes figurent les questions de la jeunesse, de l’immigration, du développement équitable entre les régions, de la pauvreté, du chômage et de la paix.