Les ministres des départements régaliens du cabinet sortant Habib Essid, celles de l’intérieur, de la défense et des affaires étrangères, excepté celui de la justice confié à Ghazi Jeribi à la place de Amor Mansour, ont été maintenus à leurs places dans le gouvernement d’union nationale dont la composition a été annoncée samedi par Youssef Chahed.
Le nouveau chef du gouvernement, qui avait assumé lui-même les fonctions de ministre des affaires locales dans le gouvernement Essid, a maintenu au total neuf ministres du gouvernement sortant qui n’a pu obtenir le renouvellement de la confiance du parlement le 30 juillet dernier.
Parmi les nouveautés du nouveau cabinet qualifié de “jeune” la suppression de deux ministères, celle des biens de l’Etat et des affaires foncières et du département de l’environnement et du développement durable. Ils ont été remplacés par des secrétariats d’Etat rattachés respectivement au ministère des finances et des affaires locales.
Le nouveau chef du gouvernement a rétabli les fonctions de secrétaires d’Etat, au nombre de 14, après avoir été supprimées sous le gouvernement Essid lors d’un remaniement opéré le 6 janvier dernier.
Tenant ses promesses lors de sa désignation le 3 août courant pour former le nouveau gouvernement, Chahed a désigné aussi 8 femmes (6 ministères et 2 secrétariats) et 14 jeunes personnalités dont 5 n’ayant pas 35 ans.
Le nouveau cabinet compte également deux personnalités syndicales : Mohamed Trabelsi, désormais chargé des affaires sociales, et Abid Briki qui succèdera à kamel Ayadi à la tête du ministère de la fonction publique et de la bonne gouvernance dont la dénomination de lutte contre la corruption lui a été retirée.
Au plan politique, Chahed a renouvelé la confiance à trois ministres du parti Nida Tounès qui faisaient partie du cabinet Essid: Neji Jalloul, ministre de l’éducation, Anis Ghedira, minsitre des transports et Selma Loumi, minsitre du tourisme et de l’artisanat. Il s’est passé en revanche des services du ministre de la santé, Said Ayedi, qui a fait face à plusieurs difficultés ces dernières semaines, remplacé désormais par Samira Marai, du parti Afek Tounès.
Youssef Chahed a fait appel à deux figures de l’opposition, Samir Taieb de la Voie Démocratique et Sociale, auquel a été confié le ministère de l’agriculture, et Iyad Dahmani, chargé des relations avec l’APR ainsi qu’à une figure du courant panarabe, Mabrouk Kourchid, désigné au poste de secrétaire d’Etat aux affaires foncières.
Deux dirigeants d’Ennahdha, Imed Hammami et Saida Lounissi, ont fait leur entrée au gouvernement alors que le président de Afek Tounès, Yacine Ibrahim le quitte après avoir détenu le poste de ministre du développement, de l’investissement et de la coopération internationale.
Le nouveau gouvernement marque par ailleurs le départ des ministres de l’Union Patriotique Libre (UPL) de Slim Riahi, un des membres de la coalition au pouvoir, qui avait posé comme condition à sa participation d’être associé aux décisions politiques, à savoir Mohsen Hassan (commerce), Najib Derouiche (environnement et développement durable), Hatem Echi (biens de l’Etat et affaires foncières), outre Maher Ben Dhia (ministre de la jeunesse et des sports) qui avait démissionné du parti.
Chahed a rappelé, d’autre part, au gouvernement deux figures féminines qui avaient assumé les fonctions de secrétaires d’Etat dans le gouvernement Essid avant le remaniement de janvier 2016. Il s’agit de Lamia Zribi et Majdoline Charni, respectivement ministres des finances et de la jeunesse et des sports.
La deuxième étape des consultations pour la formation du gouvernement d’union nationale avaient démarré début août avec une série de réunions du chef du gouvernement désigné avec les représentants des partis, des organisations et des personnalités nationales.
La première partie des consultations, lancées à l’initiative du président de la république Beji Caid Essibsi, s’était achevée par la signature du “document de Carthage” le 13 juillet dernier par 9 partis et 3 organisations nationales.
Youssef Chahed a été désigné pour former un nouveau gouvernement après que le Parlement a voté, à une écrasante majorité, pour le retrait de confiance au gouvernement Essid le 30 juillet, rappelle-t-on.