Le chemin menant au podium olympique semble être périlleux pour la championne du monde et olympique tunisienne Habiba Gheribi, compte tenu de la forte concurrence qu’elle a trouvée de la part de la Kenyane Beatrice Chepkoech, de la Bahreinie Ruth Gebert et de l’Ethiopienne Sofia Assefa, samedi lors des qualifications du 3000m steeple des jeux oympiques de Rio-2016.
L’athlète tunisienne qui avait décroché l’argent olympique lors des jeux de Londres-2012 en réalisant un chrono de 09:08.37 (avant de s’adjuger la médaille d’or suite à la destitution de la Russe Zarepova pour dopage), a été samedi de quelques secondes loin de ses marques en se contentant de la troisième place de sa série et la quatrième au classement général avec 09:18.71.
Ses potentielles concurrentes lors de la finale prévue lundi à 11h15 heure locale (15h15 heure tunisienne) ont au contraire réalisé de meilleurs chronos à l’image de la Bahreinie Ruth Jebet (9:12.62), la Kenyane Beatrice Chepkoech (9:17.55) ou l’Américaine Emma Coburn (9:18.12).
Paraissant un peu tendue après la course, Ghribi a souligné dans une brève déclaration à la presse que “la course a été parcourue sur un rythme très élevé où je m’attendais à une forte concurrence de la part des athlètes kenyane et Américaine”.
“J’ai préféré rester un peu en retrait pour des raisons tactiques” a-t-elle expliqué, ajoutant que le taux d’humidité était élevé.
“Je ferais de mon mieux pour réaliser un excellent résultat en finale”, a-t-elle enfin affirmé.
La fatigue et le ton avec lequel a parlé Habiba, n’ont pas laissé indifférents certains observateurs présents au stade d’athlétisme de Rio qui ont fait remarquer que “Gheribi n’était pas à son niveau habituel comme ce fut le cas à Londres en 2012.
A 32 ans, les choses deviennent plus compliquées aussi bien au niveau physique que mental, de surcroit en présence de nouvelles générations d’athlètes à l’image de la Bahreinie Ruth Gebert, auteur d’une excellente performance alors qu’elle n’a pas encore soufflé ses 20 ans”.
L’athlète tunisienne qui a choisi de courrir dans le deuxième rang, a tenté de prendre des riques au tout dernier tour sans pour autant parvenir à passer en tête, et ce à cause de la rapidité de sa concurrente américaine Coburn qui a conduit la course dès le coup d’envoi, et l’accélération de l’Ethiopienne Chepkoech dans les derniers 200 mètres qui a terminé en tête de sa série.
Mais, la championne olympique reste la mieux placée pour savoir comment gérer ses courses, et malgré sa quatrième place, elle reste la grande favorite pour décrocher l’or et conserver son titre.
Le manager de Gheribi avait précedemment souligné à l’envoyé spécial de TAP à Rio que “la championne olympique a bénéficié d’une très bonne prépartion en prévision des jeux olympiques avec une accélaration progressive et étudiée du rythme des entraînements compte tenu de la blessure dont elle souffrait.
“Après les blessures qui ont influé sur ses permormances ces derniers mois, l’athlète tunisienne a repris confiance en ses moyens surtout apprès la première place décrochée au meeting de Londres”.
“Les blessures chez les sportifs de haut niveau sont fréquentes, vu le rythme élevé des compétitions et les multiples participations aux tournois internationaux, sans oublier les entraînements quotidiens. Mais l’essentiel est de savoir gérer ces blessures et le temps de récupération”, a-t-il ajouté.
Belhaj a d’autre part souligné que Habiba Gheribi a été soumise depuis quelques années à une forte pression et à une grande rivalité de la part de ses concurrentes de la spécialité. Mais le point fort de Gheribi, comme chez le champion du monde Oussama Mellouli, c’est sa concentration et sa présence d’esprit pendant les compétitions”.
Deux atouts que Gheribi doit mettre à profit lundi pour réussir son pari et décrocher une nouvelle consécration olympique tunisienne.