Le porte-parole du Front populaire (FP), Hamma Hammami, a révélé, lors d’une intervention sur la chaîne privée Nessma TV (lundi 8 août 2016), plusieurs informations sur le futur nouveau chef du gouvernement, Youssef Chahed.
En voici les plus importantes.
Youssef Chahed, docteur en agriculture, a travaillé en tant qu’expert, au sein de l’ambassade américaine à Tunis, plus exactement dans le cadre d’un département chargé de la promotion des secteurs agricoles alimentaires américains à l’étranger.
Interpellant Youssef Chahed, le porte-parole du Front populaire lui a demandé si, une fois chef du gouvernement, il va défendre les intérêts de l’agriculture tunisienne ou ceux de l’agriculture américaine. Hamma Hammami y voit un risque qui expose le futur chef du gouvernement au reproche de conflit d’intérêt aux dépens de la Tunisie.
Toujours selon Hamma Hammami, dans la thèse de doctorat de Youssef Chahed dont une copie est parvenue aux experts du FP, qu’ils ont déchiffrée et analysée, Youssef Chahed défend le développement les Organismes génétiquement modifiés (OGM), sévèrement critiqués partout dans le monde en raison de la pollution génétique qu’ils génèrent. De ce fait, Hamma y voit une menace pour une agriculture tunisienne traditionnelle et encore sous-développée.
Toujours dans cet ordre d’idées, Youssef Chahed serait «contre les droits des agriculteurs sur leurs terres estimant que cette approche est désormais caduque». Sous-entendu: Youssef Chahed serait, selon Hamma, favorable à la libéralisation de l’agriculture tunisienne et éventuellement à l’appropriation des terres agricoles par des investisseurs étrangers.
Pour toutes ces raisons, Hamma Hammami pense que Youssef Chahed, qui n’a à son actif aucun programme clair à l’exception de sa responsabilité dans l’émiettement de son parti Nidaa Tounès, constitue une sérieuse menace pour l’agriculture tunisienne et, par ricochet, pour la souveraineté du pays.
Hamma Hammami va plus loin. Il craint que Youssef Chahed ne soit nommé non pas pour mettre en œuvre la feuille de route ou le pacte de Carthage sur le gouvernement d’union nationale laquelle ne serait, de l’avis de tous les observateurs, qu’un ensemble de professions de foi mais du programme de réformes que gouvernement tunisien avait envoyé au Fonds monétaire international pour l’obtention de facilités de paiement (dernier crédit stand-by).
A noter que le dirigeant du FP n’a pas voulu s’associer à l’initiative du président de la République de former un gouvernement d’union nationale. Donc, à la limite, que M. Chahed applique ou non la feuille de route de Carthage, cela ne devrait pas l’intéresser outre mesure, cela dit en passant.
Il a rappelé que le gouvernement s’était engagé à exécuter, au nom du peuple tunisien, ce programme avec toutes ces conditionnalités. Au nombre de celles-ci, le porte-parole du FP a cité la privatisation des entreprises publiques, la suppression de la compensation, la promulgation des lois sur la libéralisation bancaire et sur l’indépendance de la Banque centrale de Tunisie, la révision des Caisses de sécurité sociale, l’accélération de l’adhésion de la Tunisie à l’Accord de libre-échange approfondi avec l’Union européenne (ALECA)…
ABS