Politique : Sadok Belaid critique BCE et qualifie son fils de «bahloul»

sadok_belaidLe juriste Sadok Belaid s’est distingué, ces derniers jours, par plusieurs interviews fracassantes accordées successivement au journal Essabah (dimanche 7 août), Echaria El Magharibi (lundi 8 août) et Nessma TV (le soir du lundi 8 août).

Le juriste déplore la politique de favoritisme familial, de clientélisme et de népotisme du chef de l’Etat, pointant du doigt l’appui que le président de la République apporte aux membres de sa famille, particulièrement à sa progéniture Hafedh Caïd Essebsi que le juriste a qualifié de «bahloul» (ce qui signifie “débile“ en français). On appelle cela “tirer à boulets rouges”.

L’éminent juriste, qui a sauvé le pays à maintes reprises de graves dérapages constitutionnels, a accusé ouvertement et sans aucun ménagement le président de la République d’«improvisation» dans sa gestion de la chose publique et d’«instrumentalisation» de la Constitution à des fins individuelles et familiales.

A ce sujet, il a critiqué la décision de charger un nouveau chef de gouvernement, en l’occurrence Youssef Chahed, conformément à l’article 89 de la Constitution lequel article ne peut être utilisé qu’une seule fois tous les cinq ans, sachant que cet article a déjà été utilisé pour la nomination de l’ancien chef du gouvernement Habib Essid. Conséquence, il ne peut être utilisé une seconde fois. C’est un autre trou relevé dans la Constitution.

Pour lui, BCE n’aurait pas pu se permettre une telle manipulation de la Constitution s’il y avait une Cour constitutionnelle qui tarde à être mise en place à dessein, l’Instance provisoire en place n’étant habilitée qu’à contrôler, uniquement, la constitutionnalité des projets de lois.

Il a ajouté qu’une telle politique ne peut mener le pays qu’à une dictature similaire à celle que la Tunisie avait connue au temps de Bourguiba, de Ben Ali et de la Troïka –laquelle Troïka s’apprête, selon lui, à connaître avec Youssef Chahed et au regard de la pression faite par Ennahdha pour obtenir le maximum de portefeuilles ministériels, sa troisième version après celle du tandem Hamadi Jebali-Ali Larayedh et de Mehdi Jomaa.

ABS