L’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies chargé de la jeunesse, Ahmed Hindaoui, a affirmé que “la jeunesse tunisienne est tenue de poursuivre ce qu’elle a accompli comme grand exploit dans la région arabe après avoir sidéré le monde par sa révolution”.
Dans un entretien accordé à l’agence TAP, il a appelé les jeunes tunisiens “à ne pas désespérer, ce qui constitue une solution facile, et à trouver la solution la plus difficile et la plus importante, celle de la quête des opportunités même si elles n’existent pas”.
“La jeunesse est la véritable richesse du peuple tunisien et il n’est guère possible de réaliser le développement sans l’apport des jeunes”, a-t-il souligné, rappelant que l’ONU a cessé d’utiliser le terme “soutien des jeunes” pour le remplacer par “l’investissement dans les jeunes”.
“Cet investissement représente une nécessité et un prélude à la réalisation des objectifs du développement durable adopté par les pays membres de l’ONU en septembre dernier et se sont engagés à le transformer en politiques nationales”, a-t-il ajouté.
Ahmed Hindaoui a expliqué que “ces objectifs représentent un plan global pour réaliser le développement au plan mondial car il englobe des dimensions de développement, de l’environnement, de l’économie et de la société.
“C’est la boussole d’action pour la communauté internationale d’autant que le plan touche des questions vitales, tel l’emploi, la lutte contre la pauvreté, l’enseignement et la santé”, a-t-il indiqué.
Pour l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU “l’intégration des jeunes tunisiens dans la réalisation des objectifs du développement doit se faire par sa mise à contribution dans les centres de décision et sa consultation dans les différentes politiques, tel l’enseignement, la santé etc”.
“J’appelle les autorités officielles à établir des contacts avec les jeunes et à être à l’écoute de leurs difficultés”, a-t-il souligné, appelant à la “nécessité de consolider le budget du ministère de la jeunesse afin qu’il puisse faire face aux défis qui se dressent devant les jeunes”.
Il a reconnu que “les jeunes tunisiens sont conscients du peu des opportunités qui lui sont offertes, ce qui importe de le traiter ce problème en leur offrant les opportunités qu’ils cherchent”.
“Il est vrai que la Tunisie n’est pas dotée de grandes richesses naturelles mais sa véritable richesse est sa jeunesse qui compte de nombreuses qualités, celles d’être instruite et d’être consciente”, a fait valoir le responsable onusien, affirmant que “les Tunisiens ont prouvé leur rationalisme et leur capacité à assurer la réussite de la transition démocratique. “Les jeunes sont une partie de la solution non du problème”, a-t-il souligné.
“Les jeunes rencontrent des difficultés qui les ont poussées à l’émigration et même à rejoindre les groupes terroristes.
Les Nations Unies s’emploient à lutter contre ce phénomène pour prémunir les jeunes et demandent des interventions urgentes des responsables dans les secteurs privé et public ainsi que de la société civile pour unifier les politiques dans ce domaine, notamment en réformant les programmes d’enseignement”, a ajouté Ahmed Hindaoui.
L’envoyé spécial de Ban Ki-moon a émis l’espoir que les jeunes du monde arabe puissent vivre une meilleure vie “d’autant qu’ils vivent sous le spectre de l’émigration, du chômage et sous la menace des conflits”.
Il a relevé à cet égard des statistiques terribles en notant que les jeunes du monde arabe ont le taux de chômage le plus élevé alors que le taux des réfugiés arabes dans le monde est de 47 pour cent, outre la difficulté de déplacement entre les pays arabes.
Ahmed Hindaoui a tenu jeudi une réunion à Tunis avec les membres du conseil consultatif des jeunes de l’ONU en Tunisie sur les moyens d’intégrer les jeunes tunisiens dans le processus de réalisation des objectifs du développement durable.