Le Front Populaire (FP) a réaffirmé jeudi son rejet du choix de Youssef Chahed au poste de chef de gouvernement d’union nationale “car ce choix représente un danger pour la vie politique et constitue une solution à la crise de la coalition au pouvoir aux dépens des aspirations du peuple et une dérobade de la responsabilité de l’échec de la coalition”.
Dans un communiqué rendu public jeudi par le conseil central, le FP a estimé que “le choix de Youssef Chahed au poste de chef du gouvernement futur “va reproduire l’ancien régime avec comme corolaire le clientélisme, l’autoritarisme et l’association du destin du peuple avec les intérêts d’une couche minime aux dépens du peuple et de la nation”.
Le Front Populaire a critiqué le fait que le président de la république ait choisi individuellement le nom de son candidat pour diriger le prochain gouvernement, estimant qu’il constitue “une preuve irréfutable du caractère formel des consultations avec les partis et les organisations dont le seul rôle à consister à démettre le chef du gouvernement”.
Le FP n’avait pas répondu favorablement à la demande de participation aux consultations lancées par le président de la république sur son initiative de formation d’un gouvernement d’union nationale, auxquelles ont pris part 9 partis et 3 organisations nationale, rappelle-t-on. De même, il n’avait pas pris part ainsi que d’autres partis au vote lors de l’assemblée plénière de l’APR qui n’avait pas renouvelé samedi la confiance au gouvernement Essid.
Selon le Front Populaire, “le choix de Youssef Chahed au poste de chef du nouveau gouvernement n’a pas été l’aboutissement de consultations nationales et d’un large consensus politique et civile comme veut le faire croire la coalition au pouvoir mais un choix qui consacre l’ancien mode de pouvoir fondé sur les liens de parentés, le clientélisme et la mainmise par une petite catégorie sur les leviers du pouvoir qui a des inintérêts communs avec les centres de corruption”.
Pour le FP, le choix de Chahed “consacre la loyauté en premier lieu au président de la république qui veut contourner la constitution pour imposer un régime présidentiel comme première étape en désignant un chef de gouvernement proche et docile dont on pourra orienter les décisions et en amendant la constitution au moment approprié, en seconde étape, comme l’ont affirmé plusieurs parties de la coalition au pouvoir”.
Le Front Populaire a indiqué que “le choix de Chahed est une poursuite des politiques du gouvernement sortant, ses choix socio-économiques et ses liens avec l’étranger, ce qui ne fera qu’aggraver la crise du pouvoir, poussera à réprimer les libertés et contourner les acquis démocratiques obtenus grâce aux sacrifices du peuple”.
Il a lancé un appel aux “forces nationales et démocratiques, partis et organisations, associations, aux organisations des jeunes, des femmes et aux personnalités culturelles et nationales à se mobiliser pour rejeter les plans du président de la république et sa coalition au pouvoir visant à mettre fin au processus révolutionnaire et à retourner à la dictature et à la répression”.
Hamma Hammami, secrétaire général du parti des travailleurs et porte-parole du FP, avait estimé lundi à Monastir que “le gouvernement prochain connaîtra l’échec car il n’a pas d’autres alternatives et un nouveau programme et sera contraint de réprimer les libertés pour imposer des mesures douloureuses”.