“Réduire de 50% les importations de prêt-à-porter permettra d’impulser la production nationale et de créer pas moins de dix mille emplois”, a estimé le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Bouali Mbarki.
S’exprimant mercredi en marge de l’ouverture d’une conférence syndicale sur le secteur du textile, qui s’étalera sur trois jours à Hammamet, Mbarki a souligné que les gouvernements successifs ont autorisé des importations intensives de prêt-à-porter et n’ont pas stoppé la prolifération du commerce parallèle et de la contrebande, ce qui a conduit à une situation de crise dans un secteur sinistré, qui a vu ses marchés inondés, des milliers de travailleurs licenciés et plusieurs entreprises fermer.
Il a dans ce sens appelé le prochain gouvernement à prendre des mesures d’urgence pour réformer et sauver le secteur, “et ce dans le cadre d’une stratégie claire qui prévoit, en premier lieu, de protéger le produit local, comme c’est le cas dans plusieurs pays”.
Il s’agit, a-t-il préconisé, de réduire les importations, notamment en provenance des pays qui ne respectent pas les accords commerciaux et ne permettent pas l’accès du produit tunisien à son marché, “à l’instar de la Turquie, dont le volume de produits écoulés sur les marchés tunisiens a été multiplié par douze depuis 2011”, a-t-il lancé.
Pour sa part, le Secrétaire général de la Fédération générale du textile, de l’habillement, du cuir et de la chaussure (affiliée à l’UGTT), Habib Hazemi, a souligné que le secteur résiste encore, en dépit des difficultés réelles qu’il rencontre, “et qui exigent des solutions urgentes”.
“Inonder le marché avec des produits importés ou de contrebande est une stratégie bien orchestrée par les lobbies des dollars, au plan interne et externe”, a-t-il accusé.
Il a souligné l’importance de revoir et développer les stratégies de protection du secteur en donnant la priorité au produit tunisien et en l’aidant à assurer la qualité et le prix adéquats.
Hazemi a, dans ce sens, rappelé que sa Fédération avait lancé la campagne “porte du tunisien”, se disant étonné par la rétivité des professionnels du secteur et dénonçant là des “manœuvres tactiques” et une “allégeance au capitalisme sauvage”.