Tunisie : L’Essidexit constituera-t-il la fin des primatures sahéliennes?

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L’appel du président de la République à un gouvernement d’union nationale (GUN) ou -de désunion nationale pour les mauvaises langues- avec comme corollaire le départ, malgré lui, de l’actuel chef du gouvernement, Habib Essid, va-t-il annoncer la fin des primatures sahéliennes?

La question mérite d’autant plus d’être posée que La Kasbah, depuis Bourguiba jusqu’à la Troïka en passant par Ben Ali, a toujours pratiquement été occupée par de hauts cadres sahéliens. Elle est perçue comme une caution régionale.

Pour mémoire, la primature-présidence du gouvernement depuis l’ère de la Troïka, cette fonction stratégique, qui succède à celle du grand vizir durant la période beylicale et du protectorat français, a été depuis 1956 le monopole de hauts cadres du Sahel.

Sur un total de 15 primatures, 11 ont été occupées par des Sahéliens, 2 par des Tunisois et 1 par un du sud du pays.

Pour le Sahel, il s’agit de Habib Bourguiba (Monastir, 1957), Hédi Nouira (Monastir, 1970), Mohamed M’zali (Monastir, 1980), Rachid Sfar (Mahdia, 1986), Ben Ali (Hammam-Sousse,1986), Hédi Baccouche (Sousse, 1987), Hamed Karoui (Sousse, 1989), Mohamed Ghannouchi (Sousse, 1999), Hamadi Jebali (Sousse, 2012), Mehdi Jomaa (Mahdia, 2014) et Habib Essid (Sousse, 2015).

Pour Tunis, Behi Ladgham (1970) et Béji Caïd Essebsi (2011). Et enfin pour le sud, Ali Larayedh (Médenine, 2013).

Béji Caïd Essebsi aura-t-il le courage de mettre fin à cette tradition et donc de s’attirer l’ire du Sahel ?

Wait and see !

ABS