Khaled “venu pour donner de la joie” au Festival de Carthage

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Plus de deux décennies se sont écoulées et le public semble n’avoir jamais eu assez de “Aicha”, “Bakhta”, “Waharane” et bien d’autres succès de Khaled, une icône du rai algérien. Ce genre musical a ses grands adeptes parmi une belle frange des spectateurs tunisiens venus nombreux, mercredi soir, pour l’un des concerts les plus attendus de la 52ème édition du festival International de Carthage.

Deux heures de temps durant, il a pu emporter son public en effervescence vers le monde des sonorités rai qui ont marqué toute une génération des années 90. Des tubes éternels qu’on chante toujours avec la même passion et le même engouement.

Il l’avait déjà déclaré, la veille de son spectacle, mardi soir, “je chante ce que j’aime et ce que le public aime”, car sa devise, ” sur scène je donne tout”, et il a tout donné.

Avec la musique, Khaled espère voir un Maghreb uni, en disant “je suis venu pour donner de la joie, c’est mon droit et mon obligation”, envers ce pays qu’il aime autant que l’Algérie et le Maroc.

Ce bonheur qu’il réussit à offrir, chaque fois qu’il monte sur scène, Khaled en est bien conscient. Il ne cesse de répéter “sa joie immense de se trouver en Tunisie”. Déjà sur scène et il pense à la prochaine fois comme si emporté par cette admiration partagée entre lui et ses fans.

Khaled rentrera chez lui empli de l’amour de son public tunisien mais aussi avec un beau portrait offert, la veille, par le jeune journaliste et artiste Chakib Ghanmi.
Avec le temps, Khaled a bel et bien acquis une certaine maturité dans ses choix artistiques mais aussi dans sa performance sur scène, tout en gardant ces petites danses et mouvements du corps en transe qui le caractérisent.

“Le rai était une musique étouffée qui ne se chantait que dans les fêtes de mariages “, disait Khaled. D’une musique laissée aux oubliettes, juste dans les contrées lointaines du rif Oranais, le rai est devenu ce genre musical international qu’on aime écouter en Orient comme en Occident.

Un exploit artistique qui a également franchi la barrière du dialecte nord africain, peu compris auprès du public arabe en dehors du Maghreb. La musique de Khaled et ses paroles se font admirer et chanter dans toute la région arabe.

Les chansons à succès du roi du rai, comme on aime le surnommer, sont teintées de cette touche andalouse qui marque la musique d’Oran, ville natale de Khaled. Ayant essayé des fusions avec plusieurs autres musiques du monde, l’artiste estime que “le privilège de cette musique est qu’elle s’adapte à tous les genres de musique dans le monde”.

A l’apogée du rai au milieu des années 90, Khaled avait eu des collaborations avec ses compatriotes, artistes Rai. Mais de tout ceux qu’on avait également aimé à l’instar de Faudhel, Rachid Taha et Mami, Cheb Khaled semble le seul à avoir continuer à attirer les foules, tout en gardant un œil sur sa musique qui ne cesse d’évoluer.

Fruit d’une collaboration avec des producteurs artistiques dans les pays du Golfe, une nouvelle chanson sortira bientôt sur le marché, a déclaré Khaled. L’artiste parle aussi d’une collaboration en cours avec l’Irakien Kadhem Saher, attendu vendredi soir pour un nouveau concert à Carthage qui ne manquera pas de charmer ses fans.

Malgré tous les ennuis avec la justice et le dernier procès qui lui a été intenté pour les droits d’auteurs de certaines de ses chansons tubes (Didi), Khaled a su marquer à jamais de son empreinte la musique rai.

A ses débuts, Khaled avoue avoir tout écouté, des classiques de la musique orientale jusqu’au standards de la musique occidentale. A son avis, c’est ce qui a créé chez lui “la magie de faire retenir le public”.