Le nombre de signalements d’abus sexuels exercés à l’égard des enfants est passé de 262 en 2013 à 601 cas en 2015, a regretté, mardi, la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Samira Merai.
S’exprimant lors d’un atelier tenu à Tunis sur “le rôle des associations dans la prévention et la protection des enfants contre les violences et abus sexuels: Echanges d’expériences”, Merai a souligné que le harcèlement demeure la forme d’exploitation sexuelle la plus répandue en 2015, avec un taux de 51.6% sur un ensemble de 564 signalements.
“Les rapports sexuelles avec des enfants occupent quant à eux la second place (187 cas soit un taux de 33.2% ) suivie de l’exploitation sexuelle à travers les nouveaux moyens de communication ( 27 cas)”, a-t-elle encore ajouté.
Merai a, par ailleurs, indiqué que cette rencontre s’inscrit dans le cadre du suivi des recommandations issues de l’atelier de travail sur la convention du conseil de l’Europe pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels qui s’est tenu en juin 2015.
Les participants à cet atelier, a-t-elle précisé, ont souligné la nécessité de renforcer le partenariat entre les différents intervenants nationaux et internationaux afin de garantir la protection des victimes et de mettre en place une base de données permettant de poursuivre les agresseurs sexuels.
Organisé à l’initiative du ministère et du conseil de l’Europe avec le concours de la société civile, cet atelier a également permis de mettre l’accent sur la nécessité d’associer les enfants aux actions de sensibilisation et de prévention contre toutes les formes d’abus sexuels.
Merai a, dans ce contexte, assuré que la Tunisie œuvre à signer cette convention qui ne manquera pas de renforcer la coopération entre les deux rives de la méditerranée aussi bien au niveau gouvernemental que non gouvernemental.
Cette convention, a-t-elle ajouté, facilitera la prise de mesures nécessaires contre toutes les formes d’exploitation et d’abus sexuels exercées à l’égard des enfants et contribuera à promouvoir les lois sur les crimes pédophiles.
Prenant part à cet atelier, le président de l’association tunisienne des droits de l’enfant, Jameledine Khemakhem a estimé que la société civile occupe un rôle central dans la protection de l’enfance ,indiquant que son association a déjà lancé l’année dernière, un projet pour lutter contre la violence sexuelle des enfants.
“Financé par l’union européenne, ce projet a permis de sensibiliser 10 mille enfants et 600 familles et de former 60 formateurs dans ce domaine” a-t-il encore ajouté.