L’initiative du président de la République de former un gouvernement d’union nationale “n’est qu’une manœuvre pour trouver une issue à la crise de la coalition au pouvoir, notamment le parti Nidaa Tounès, et faire assumer l’échec à toutes les parties politiques et sociales”, a estimé le conseil central du Front Populaire.
Dans un communiqué rendu public lundi au terme de sa réunion tenue dimanche, le conseil national a indiqué que “l’objectif de cette initiative est d’élargir la coalition au pouvoir en prévision de mesures futures douloureuses visant les couches laborieuses et la classe moyenne, conformément au message d’intention adressée par l’Etat tunisien au Fonds Monétaire International”.
Au sujet de la loi sur la réconciliation économique et financière, le conseil considère que la présentation du projet devant l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) “s’inscrit dans le contexte des efforts renouvelés pour saper les fondements de la justice transitionnelle et imposer la conciliation de l’Etat avec le système de corruption financier et économique”.
Il a réaffirmé à cet égard son attachement au projet d’amendement de la loi fondamentale sur l’instauration de la justice transitionnelle proposé par le Front Populaire devant l’ARP.
A propos des évènements survenus en Turquie, le conseil a exprimé son opposition de principe aux coups d’Etat militaires comme mode de changement des régimes, fustigeant la tentative de putsch militaire.
Il a mis en garde en revanche “contre la tentation du pouvoir en place d’exploiter l’échec du coup d’Etat pour régler ses comptes avec ses adversaires représentés par les partis démocratiques, les courants civiles et laïcs, d’imposer une présidence autoritaire et réprimer les libertés et l’indépendance de la justice”.
Il a condamné d’autre part “l’horrible attaque terroriste perpétrée dans la ville française de Nice qui a fait des dizaines de victimes innocentes de différentes nationalités, dont des Tunisiens” et réaffirmé sa solidarité avec le peuple français.