La famille du défunt Imed Ghanmi, enseignant contractuel qui s’est immolé par le feu le 8 juillet 2016 au poste de police d’El Hancha (Sfax) et la coordination des enseignants contractuels ont investi, jeudi 14 juillet, le hall du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique où ils ont déposé un cercueil et pleuré le disparu.
L’épouse et les enfants du défunt, âgés entre cinq et dix ans, ont déchargé leur douleur par des cris et des pleurs qui ont rempli le lieu sans réussir à entrer en contact avec un responsable du ministère qui organise, aujourd’hui, les journées nationales d’information sur l’orientation universitaire.
Scandant des slogans hostiles au ministre de l’Enseignement supérieur, Chiheb Bouden, la famille et collègues d’Imed Ghanmi ont revendiqué le droit du défunt d’obtenir son diplôme de doctorat et d’accorder une salaire fixe à sa famille.
Accusant Chiheb Bouden d’être la cause du suicide de son mari, Amel Ghanmi a déclaré à l’agence TAP que son époux a très mal vécu la décision du ministère de ne pas renouveler son contrat après avoir enseigné les mathématiques durant 8 ans à l’université tunisienne.
Agé de 43 ans et père de trois enfants, Imed Ghanmi est devenu vendeur ambulant afin de subvenir aux besoins de sa famille, a-t-elle dit.
Elle a révélé que son mari avait déposé sa thèse de doctorat qu’il comptait soutenir le 25 mai dernier à la Faculté des Sciences mathématiques, physiques et naturelles de Tunis (FST) mais la date de soutenance a été reportée, à son insu, au 25 septembre 2016, poussant ainsi son mari à commettre l’irréparable dans un moment de désespoir suite à l’humiliation et l’injustice ressenties par ce dernier.
“En hommage à sa mémoire et dans un geste de solidarité avec mon mari, des enseignants de la FST m’ont appelé pour m’informer qu’ils vont me remettre le doctorat de mon mari”, a ajouté la veuve.
Pour Wissem Sahli, porte-parole de la coordination nationale des assistants contractuels, Imed Ghanmi est un “martyr du savoir” et une victime de “l’injustice” suite à son “limogeage arbitraire” par le ministère de l’Enseignement supérieur.
Déplorant l’absence de réaction des autorités concernées face à la situation vulnérable de la famille, Sahli a estimé qu’Imed Ghanmi a le droit d’obtenir son doctorat et de bénéficier d’un salaire pour ses trois enfants.
L’agence TAP n’a pas pu joindre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique afin de connaître sa position au sujet de cette affaire.