Au total, 65 mille dossiers ont été déposés à l’Instance Vérité et Dignité (IVD), dont 58 mille ont déjà été introduits dans la base de données, selon la présidente de l’Instance Sihem Ben Sedrine.
73% des requérants sont des hommes, 23% des femmes et 4% des personnes morales, a-t-elle détaillé lors d’une conférence de presse donnée vendredi au siège de l’Instance.
Quelque 1515 dossiers ont été transmis par des Tunisiens à l’étranger par voie électronique, a-t-elle fait remarquer.
Des youssefistes, des nationalistes, des gauchistes, des islamistes, des syndicalistes, des défenseurs des droits de l’Homme et des minorités ont saisi l’IVD pour dénoncer les actes d’oppression qu’ils avaient subis entre juillet 1955 et décembre 2013 et réclamer dommages et intérêts, a-t-elle ajouté.
Plusieurs familles des martyrs et blessés de la révolution ont aussi eu recours à l’IVD, y compris les familles des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, a-t-elle poursuivi.
Selon les statistiques fournies par l’IVD, 61% des cas de violation recensés dans les dossiers portent essentiellement sur la détention abusive, 59% autres sur l’atteinte à la liberté d’expression, d’information et d’édition et 56% impliquent la violation du droit au travail et à l’enrichissement.
D’après les chiffres de l’IVD, 50% des cas de violation concernent la torture et l’atteinte à l’intégrité physique lors des protestations et manifestations.
Par ailleurs, le président de la commission de réconciliation de l’IVD, Khaled Krichi a annoncé que la commission de réconciliation va continuer à accepter les dossiers relatifs à la corruption financière, précisant toutefois qu’elle ne va pas révéler les noms des auteurs de violations avant de conclure avec eux un accord de conciliation, conformément à la loi de protection des données personnelles.