Ci-après le témoignage d’une résidente en psychiatrie à l’hôpital Razi auquel succèdent les vœux du mois de ramadan. Lisez, c’est original et percutant! Car quand la prétendue piété ne se conjugue pas avec morale, droiture, intégrité et respect de l’autre, à quoi servira-t-elle? À s’assurer une place au paradis?
“Le 19 mai dernier, grève générale de tout le personnel paramédical des hôpitaux du Grand Tunis. A Razi, un patient schizophrène extrêmement difficile à équilibrer, et qui vient de faire une embolie pulmonaire massive (oui oui même les patients psychiatriques ça leur arrive…) est empêché d’entrer à l’hôpital par ce dit personnel qui bloque l’entrée aux malades. Résultat, le patient rate son rendez-vous, il n’a donc pas pu se procurer ses médicaments à la pharmacie, arrêt brutal du Sintrom et de son traitement neuroleptique. Il revient la semaine suivante extrêmement délirant, et dyspnéique à nouveau (c’est déjà bien qu’il soit revenu me direz-vous…).
Le comble du comble, c’est qu’en entrant à l’hôpital, j’entendais le personnel dire aux malades désespérés de ne pas pouvoir se faire soigner, que c’était les médecins qui étaient en grève. Banditisme doublé de mauvaise foi et de malhonnêteté.
Sur ce donc, le jeûne c’est bien, mais l’intégrité et la droiture au quotidien, c’est encore mieux. Quand on est pieux d’en dehors, et scélérat en dedans, ce n’est pas le bon Dieu que vous allez berner. Commençons donc par ne pas nuire aux autres et faire chacun son travail, quand bien même on ne faisait pas le Ramadan, je pense que le Seigneur sera tout de même bien clément”.
A.B.A