Le ministre du développement, de l’investissement et de la coopération internationale, Yassine Ibrahim a effectué, dimanche, une visite de travail à Sfax, une visite qui n’était pas sans susciter remous et crispations auprès de la société civile lassée de voir l’état de l’environnement dans la région capoter face au “laxisme” affiché du gouvernement.
La coordination “Environnement et développement”, un collectif regroupant plus de 40 associations et structures professionnelles a affirmé que “le gouvernement hésite à prendre les dispositions nécessaires afin de mettre fin à la dégradation de l’environnement” et de “mettre en oeuvre les décisions relatives à la fermeture ou à la délocalisation de l’unité polluante de l’usine SIAPE de Sfax”, lit-on dans sa déclaration rendue publique, dimanche.
La coordination a qualifié la visite de Yassine Ibrahim, qui intervient à l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’environnement, de “scène folklorique”, dès lors qu’elle réduit la question environnementale en de simples campagnes de levée des déchets sans pour autant se soucier des problèmes de taille qui éreintent la population locale.
“Nul investisseur n’ose lancer un projet dans le gouvernorat de Sfax face à une situation environnementale lamentale et une qualité de la vie dégradée”, dénonce la déclaration.
“La coordination envisage la semaine prochaine saisir la justice pour réclamer la fermeture ou la délocalisation de l’usine SIAPE et de réclamer la réparation du tort causé à la ville depuis plus de six décennies ” peut-on lire dans la même déclaration.
Interrogé sur le sort de l’unité polluante SIAPE, le ministre a affirmé que sa fermutre est devenue plus que jamais “nécessaire”, au vu de son activité hautement polluante, laissant entendre un éventuel maintien en activité du centre de recherche du grroupe chimique dans la région, chose que la société civile rejette de manière catégorique.
Et le ministre d’ajouter que l’absence d’un échéancier clair et précis relatif à la délocalisation de la SIAPE à la région de Mdhilla tient au retard dans la réalisation de l’usine de Mdhilla, faisant remarquer que la BEI a accordé le financement nécessaire à ce projet.
“Désormais, les projets dans le secteur des industries chimiques seront réalisés dans le cadre du respect des normes environnementales”, a-t-il assuré.