L’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) refuse de négocier un accord sectoriel réglementant les relations professionnelles entre travailleurs des centres d’appel et les multinationales implantées en Tunisie sans donner nulle justification, a déclaré Mongi Ben Mbarek, secrétaire de la Fédération tunisienne des postes et des télécommunications relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
A l’occasion d’un séminaire organisé, mercredi, sous le thème “Organiser les travailleurs des centres d’appel dans la région MENA”, Mongi Ben Mbarek a indiqué que l’organisation syndicale a proposé un projet d’accord sectoriel spécifique aux centres d’appel et ceci en collaboration avec les parties intervenantes, signalant, à cet égard, que depuis 2014 l’UGTT appelle la chambre syndicale des centres d’appel au dialogue afin de négocier les moyens appropriés en vue d’établir cet accord.
“L’UGTT a souhaité que l’organisation de ces négociations soient placées sous l’égide du ministère des affaires sociales qui n’a pas aussi répondu à notre demande” , a précisé Mbarek, imputant le scepticisme de la chambre à l’égard de ces négociations par le fait qu’elle se compose essentiellement des propriétaires des centres appel.
Il a à cet égard invité les différents syndicats à plus de coordination au niveaux local et international afin d’harmoniser les efforts visant à lutter contre les différentes formes d’exploitation et de délocalisation des services d’un pays à autre.
Implantés en Tunisie depuis l’an 2000, le nombre des centres d’appel a atteint 185 et emploient plus de 16 mille travailleurs diplômés, a fait savoir Bouali Mbarki, secrétaire général adjoint de l’UGTT.
“Même si ces centres ont pu absorbé d’une manière partielle le problème du chômage, il n’en reste pas moins que ce secteur souffre encore de nombreuses difficultés, comme l’assertent plusieurs études, à savoir, l’absence d’un cadre législatif réglementant la vie professionnelle, la faible rémunération des travailleurs, l’augmentation des heures de travail, la pression psychologique et les problèmes de santé ainsi que l’harcèlement téléphonique” a-t-il affirmé.
MBarki a, à cette occasion, révélé que l’UGTT proposera une initiative législative pour organiser le secteur des centres d’appel, ajoutant qu’elle sera débattue avec les différents employeurs tunisiens ou étrangers du secteur.
Selon le responsable syndical, cette initiative législative a pour objectif l’élaboration d’une loi garantissant les conditions du travail décent et la pérennité des entreprises en Tunisie.
De son côté, Alan Tate, représentant du personnel UNI ICTS au sein de l’Union des syndicats internationaux “Uni Global Union” a révélé que l’Uni Global Union a collaborer l’année dernière avec l’Union marocaine du travail et elle a pu ainsi obtenir une représentativité syndicale dans 22 centres d’appel.
L’organisation “Uni Global Union” débutera son travail avec l’UGTT au cours de l’année 2016 pour examiner les problèmes des travailleurs des centres d’appel en Tunisie et trouver les solutions possibles, a-t-il annoncé.
UNI Information, communication, technologies et services (ICTS) représente plus de 3 millions de travailleurs dans le monde. Les affiliés d’UNI ICTS, relevant de l’Uni Global Union, collaborent pour renforcer le pouvoir syndical afin d’obtenir des droits syndicaux, de recruter et d’améliorer les conditions de travail dans les multinationales des télécoms et des TIC du monde entier.