La présidente de l’Union tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), Wided Bouchamaoui, a évoqué vendredi « une évolution positive » du mouvement Ennahdha.
S’exprimant lors d’une conférence à l’Institut du Monde arabe (IMA) à Paris, la présidente de l’organisation patronale a estimé que la révision de la doctrine d’Ennahdha, soulignée notamment par des déclarations de son président Rached Ghannouchi, est « un bon pas ».
Marquant une différence entre l’activité politique et l’activité religieuse, Ghannouchi a affirmé dans un entretien, jeudi, au journal français “Le Monde” que « le lieu de l’activité politique n’est pas la mosquée ». « On sort de l’islam politique pour entrer dans la démocratie musulmane.
Nous sommes des musulmans démocrates qui ne se réclament plus de l’islam politique », a-t-il assuré lors de cet entretien. La séparation entre la prédication religieuse et l’activité politique est considéré comme le principal enjeu du 10e congrès du mouvement créé en 1981, qui se tient ce week-end à Hammamet.
« En Tunisie, la démocratie a évolué de telle manière que le Mouvement Ennhadha souhaite séparer l’islam de la politique », a estimé, de son côté, Jack Lang, président de l’IMA. « C’est un changement très important », a-t-il souligné dans une déclaration à la TAP en marge de la conférence.
Evoquant les difficultés économiques de la Tunisie, particulièrement un tourisme ébranlé par des attaques terroristes, Bouchamaoui a lancé un appel pour soutenir la Tunisie dans son « combat pour la relance économique ».
La présidente de l’UTICA a dit comprendre « l’impatience » des jeunes tunisiens face au chômage. « C’est à nous d’agir vite », a- t-elle dit, estimant toutefois que les jeunes sont appelés à créer leur propre entreprise. « Ils ont besoin d’encadrement, de formation et surtout de moyens », a-t-elle ajouté.