Crash d’Egyptair : Congédiée du journal “Le Soir” pour avoir refusé d’écrire un article “factice”

Vinciane Jacquet, correspondante au Caire du journal “Le Soir” aurait été remerciée pour avoir fait son travail de journaliste!

Les faits se sont produits jeudi 19 mai 2016, lorsque l’avion de la compagnie Egyptair s’est écrasé. Alors, l’équipe de rédaction aurait demandé à la journaliste de couvrir l’événement du crash en mettant en évidence la détresse des familles et le manque de sécurité de la compagnie aérienne égyptienne. C’est là que la correspondante aurait refusé d’obtempérer.

Voici ce que la journaliste a écrit ce vendredi sur son compte Facebbok:

“Aujourd’hui, je ne suis plus la correspondante au Caire du journal Le Soir. Hier, suite à la disparition de l’avion Egyptair entre Paris et Le Caire, on m’a demandé de ne pas proposer d’article “factuel”, mais insister sur la “tristesse des familles” et de parler (remettre en cause) la sécurité de la compagnie aérienne égyptienne. J’ai refusé en expliquant n’avoir eu aucun accès aux familles (elles ont refusé de parler aux médias), puisque la cause de l’accident n’étant pas connue (nous n’avons même pas d’indices), je ne pouvais accuser ni suggérer la responsabilité d’Egyptair. Aujourd’hui, on me “remercie”.

Je ne suis pas “opérationnelle”. Soit. Dans ce temps où les gens accusent les journalistes de mentir, d’amplifier, de maquiller, de couvrir les responsables, bref, ne leur font pas confiance, j’ai décidé de dire non, et de ne pas céder au journalisme de sensation au mépris du journalisme d’information et de son éthique. Et tout ça, si j’ose le dire, pour un salaire dérisoire. Je ne le regrette pas, j’en suis même fière. Ce genre de demande de leur part, insisté sur “l’excitation” plutôt que sur les faits, n’était pas une première, mais concernait des sujets moins graves et où j’ai donc “laissé couler”.

Il est primordial que nous, journalistes, freelance ou pas, sachions dire non et nous souvenions que nos mots, nos angles, peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur les individus. Il est primordial que nous soyons ceux qui restaurions la confiance perdue des lecteurs. Les rédactions ne le feront apparemment pas, ou peu. Longue vie au journalisme d’information”…