Le musée archéologique d’Enfidha (gouvernorat de Sousse) a rouvert, mercredi, ses portes aux visiteurs, après des travaux de restauration et d’aménagement effectués au cours des dernières années à l’intérieur du musée afin de répondre aux standards internationaux de l’exposition muséale contemporaine.
La réouverture qui coincide avec la journée internationale des musées, célébrée le 18 mai de chaque année à travers le monde et la clôture du mois du patrimoine (18 avril-18 mai), a été marquée par une cérémonie présidée par Sonia M’barek, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine. Le musée est situé dans ce qui fut à l’origine une église créée en 1907.
A l’intérieur, se trouvent plusieurs mosaïques chrétiennes trouvées au début du 20ème siècle, en plus d’anciennes décorations païennes et matériaux et ustensiles en céramique antiques trouvés dans les sanctuaires lors des fouilles archéologiques dans la région de Ain el- Fersi.
On y trouve également des objets de culte, à savoir des statues funéraires et offrandes datant de l’époque paienne et romaine ainsi que des matériaux comme les meules, ustensiles en céramique et décorations architecturales de l’époque romaine qui proviennent des sites archéologiques d’Enfidha.
Après avoir fait le tour du musée, Sonia M’barek a souligné que son département oeuvrera, dans les prochains mois, à revaloriser les sites et musées archéologiques et à faire des circuits muséaux un élément fondamental du tourisme culturel et dans les programmes de mise en valeur de l’important patrimoine matériel et immatériel national. Dans le but de sécuriser les musées, le ministère conçoit la création d’un circuit muséal dans chaque gouvernorat, d’ici la fin de l’année, a ajouté la ministre.
Elle a également parlé du programme de communication numérique mis en place par le ministère de la Culture afin de valoriser le patrimoine matériel et immatériel tunisien, rappelant, en particulier, l’accord conclu entre le ministère et le moteur de recherche Google afin d’offrir plus de visibilité aux sites et musées archéologiques tunisiens sur les réseaux internet.
D’ailleurs l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (AMVPPC) s’emploie à valoriser le patrimoine tunisien à travers les opérations de recensement des différentes composantes du patrimoine matériel et immatériel dans chaque gouvernorat, a-t-elle relevé.
Il est regrettable de ne pas voir le patrimoine immatériel tunisien sur la liste mondiale de l’Unesco, a dit Sonia M’barek, annonçant que la commission du patrimoine culturel immatériel sera invitée, dans les prochains jours, à se réunir afin de lancer les préparatifs nécessaires pour l’inscription des éléments du patrimoine tunisien sur la liste mondiale de l’Unesco.
Evoquant les opportunités de partenariat, dans le patrimoine matériel et immatériel, avec le secteur privé et les associations de la société civile, la ministre a appelé à appuyer les efforts de l’Etat pour la restauration et l’aménagement de certains sites historiques abandonnés afin de les exploiter dans des projets culturels.
La journée a été également marquée par un spectacle d’animation qui revisite les composantes du patrimoine immatériel local et régional, sur le site archéologique Sidi Khalifa (délégation de Bouficha), vestiges de la ville romaine de “Pheradi Maius” datant des 2ème et 3ème siècles après J.C.
Plusieurs touristes étrangers présents ont pu assister à des représentations folkloriques et d’équitation où se mêlent dégustation culinaire et exposition de produits de l’artisanat en céramique.