En prévision de la 18e édition des journées théâtrales de Carthage (JTC), prévues du 18 au 26 novembre 2016, une rencontre-débat a été organisée, mardi, au Palais Ennejma Ezzahra à Sidi Bou said (banlieue nord de Tunis) consacrée à l’évaluation de l’édition précédente.
Lasaad Jamoussi, directeur des journées théâtrales de Carthage (JTC) a souligné, à cette occasion, l’importance de débattre avec les professionnels du domaine les points forts et les lacunes de ces journées en vue de prendre en considération leurs propositions au sujet de cet évènement d’envergure.
“La décentralisation a marqué la 17ème édition des JTC”, a-t-il estimé, précisant que 74 mille élèves et 30 mille étudiants ont assisté à des représentations théâtrales dans ce cadre. “Le nombre total des spectateurs, des 260 représentations théâtrales, a atteint 180 mille, a-t-il encore dit.
Jamoussi s’est félicité du partenariat avec les ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui a permis aux enfants et jeunes de toutes les régions de prendre part à ce rendez-vous annuel du théâtre.
Il a rappelé que des pré-ouvertures régionales ont été également programmées dans le cadre de la 17ème session qui a également connu quelques lacunes au niveau logistique et technique.
Jamoussi a déploré un budget “très limité” alloué au festival, estimé à un million 600 mille dinars, ce qui représente “une somme insignifiante” pour une manifestation de cette envergure.
Leila Toubel, dramaturge et comédienne, a relevé l’importance de ce festival à l’échelle régionale et internationale dans la mesure où il contribue au rayonnement de la Tunisie, s’interrogeant sur les moyens qui ont été mis à disposition de la direction du festival.
La dramaturge a mis l’accent sur le nombre élevé des représentations théâtrales programmés dans le cadre de ces journées, “au détriment de la qualité”.
Elle a également évoqué l’absence du bulletin quotidien des journées depuis quelques années, qui, selon Toubel, est de nature à aider le public et les artistes à avoir une idée sur les oeuvres théâtrales et sur le programme quotidien du festival.
Naouel Skandrani, chorégraphe, a critiqué la qualité médiocre de certains spectacles étrangers et les critères adoptées dans cette sélection, d’autant que certaines représentations “n’avaient pas le niveau requis”, a-t-elle dit. Jamel Sassi, comédien, a indiqué que les horaires des représentations ont été très rapprochées ce qui a empêché le public d’assister à certaines pièces de théâtre.
Prenant part à cette rencontre-débat, plusieurs délégués régionaux ont fustigé le manque de coordination avec le comité d’organisation et les ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur dans la programmation des spectacles.
Certains hommes de théâtre ont également critiqué l’absence de compétition dans les JTC qui “représentait une motivation pour eux”.
Les participants ont appelé à la promotion de la qualité des oeuvres théâtrales, au retour “nécessaire” de la compétition officielle et à la révision des horaires des représentations.
Dans le cadre de la décentralisation, certains ont plaidé pour l’organisation de la cérémonie d’ouverture dans les régions, la désignation par l’autorité de tutelle d’un comité directeur permanent et la mobilisation de moyens logistiques conséquents.
Il s’agit aussi de promouvoir le marché des créations théâtrales pour contribuer à la commercialisation des oeuvres tunisiennes à l’étranger, à la promotion du théâtre tunisien et à l’échange avec les artistes du monde entier.
Le comité d’organisation a proposé de placer ces journées sous le signe de William Shakespeare, dans le cadre de la célébration du quatrième centenaire de sa disparition et de sélectionner des pièces de théâtre inspirées des œuvres de Shakespeare.
Ont pris part à cette rencontre, des hommes de théâtre et des délégués régionaux de la culture.