Les premières cibles de la violence basée sur le genre dans les moyens de transport appartiennent à une tranche “émancipée” de la population qui tend à se dégager du carcan culturel contraignant la femme à rentrer dans le moule de la femme entièrement effacée da la vie publique, selon une lecture analytique des résultats d’une enquête réalisée par le centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme (CREDIF) en collaboration avec ONU-Femmes sur la violence basée sur le genre dans les espaces publics.
Présentant les résultats de cette enquête lors d’une table ronde organisée, jeudi au siège du CREDIF, sur le thème “la violence basée sur le genre dans les moyens de transport en commun”, l’universitaire spécialiste en statistique, Hela Ouali Mallek, a indiqué que la femme victime type de la violence dans les transports en commun habite dans l’une des agglomération suivantes :
Tunis, Nabeul et Sousse. Elle est âgée de moins de 35 ans, n’est pas analphabète et évolue dans l’espace public en tant qu’étudiante ou occupant un emploi. Elle a indiqué que le promiscuité et le sur-nombre des passagers sont des facteurs favorables, particulièrement à la violence sexuelle, ajoutant que selon l’étude, 84 pc des femmes tunisiennes refusent la violence dans les transports publics.
Quelques soit le niveau d’études, c’est la violence sexuelle et à connotations sexuelles qui est la plus déplorée selon les personnes interrogées mais la violence psychologique demeure la plus déclarée par les femmes ayant un niveau d’études secondaire ou supérieur.
A noter que les résultats de l’enquête, menée auprès d’un échantillon composé de 3000 femme et 1000 hommes, et présentés, en mars dernier, à l’occasion de la journée mondiale de la femme, ont distingué entre quarte types de violence subie dans les moyens de transport à savoir la violence verbale (4%), psychologique (7%), physique (7.1 %) et violence sexuelle ou à connotation sexuelle (15%).
La violence à l’encontre des femme est fortement présente dans les espaces publics et en particulier dans les transports en commun. En effet, 348 femmes sur 1556 femmes empruntant les transports en commun (soit 22.4%) déclarent avoir subi une violence, dans les moyens de transport, durant les 4 dernières années, selon cette même étude.
La conclusion qui se dégage de la violence subie par les femmes dans les moyens de transport en fonction du niveau d’études, est que les femmes ayant effectué des études supérieures ont plus tendance à subir une violence dans les moyens de transport.
Elles sont directement suivies par les femmes ayant effectué des études en collège ou au lycée.