Fatma Jaouadi est l’associée de l’homme d’affaires connu et ancien président de l’union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), Hédi Jilani, dans plusieurs de ses entreprises.
Elle détient ainsi 49% des actions de l’usine de confection de Ras Jebel et elle est aussi membre du conseil d’administration d’un établissement financier et d’investissement SICAF ainsi que de la société générale de distribution.
Hèdi Jilani, ancien membre de la commission centrale du rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) dissous et député au parlement, a affirmé : « je n’ai aucune information sur la société de Fatma Jaouadi ». Et d’ajouter : «c’est vrai qu’elle est mon associée, depuis 40 ans, dans l’usine de confection de Ras Jebel qui est en fait un groupe de sociétés, mais cela ne veut pas dire que je suis responsable de ses agissements».
A lire aussi: Une femme d’affaires tunisienne citée dans les Panama papers
L’ancien dirigeant de la centrale patronale a exprimé son refus de ce genre de pratiques de la part des hommes et femmes d’affaires. «J’ai lutté tout au long de ma présence à la tête de l’UTICA, pour que les investisseurs qui exportent leurs produits puissent ouvrir des comptes en devises et j’ai poussé en faveur de la convertibilité totale du dinar, justement pour que l’homme d’affaires ne se trouve pas dans l’obligation de recourir à des pratiques illégales pour garantir ses besoins en devises », a-t-il affirmé.
Il y a lieu de rappeler que malgré les efforts fournis, toutes les démarches entreprises par l’Etat tunisien afin de récupérer l’argent spolié et détourné vers l’étranger ainsi que les différentes manifestations internationales et régionales organisées sur ce sujet, ont échoué.
Le ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières Hatem El Euchi, a admis cet échec, notamment après la fin des travaux de la commission de récupération des avoirs spoliés et déposés à l’étranger, en mars 2016.
Les responsables imputent cette situation aux défis juridiques et politiques auxquels fait face le processus de récupération des avoirs spoliés, outre le manque d’expérience, face au nombre important de dossiers examinés par un nombre réduit de juges.
Les documents Panama papers ainsi que ceux de Swiss Leaks ont démontré que la fuite des capitaux s’est poursuivie, après la révolution. Les différentes instances et la commission parlementaire sont appelées à assumer leurs responsabilités et à enquêter sur ces avoirs et dévoiler leurs sources.