Les protestations ont repris, mardi matin, à Ben Guerdane où les mêmes scènes de la veille se sont reproduites avec des routes coupées et des pneus brûlés.
Cette vague de protestations s’est déclenchée lundi à la suite du blocage, en Libye, d’une centaine de vendeurs de carburant de contrebande qui avaient franchi la frontière, dimanche soir, pour s’approvisionner en carburant. Lundi soir, l’armée a autorisé le retour de ces Tunisiens bloqués à la frontière saharienne au niveau de la localité de « Dhahrat El Khass ».
L’un d’eux a été blessé après avoir refusé d’obtempérer aux sommations d’une patrouille militaire. Malgré le retour de ces personnes, les habitants de Ben Guerdane ont entamé mardi une nouvelle vague de protestations. Ils ont envahi le siège de l’Union locale du travail, exhortant son président de lancer un appel à la grève générale régionale face à la non-intervention de l’Etat.
Les protestataires ont incombé la responsabilité de l’exacerbation des tensions au gouverneur de la région qui selon eux n’a pas tenu ses engagements d’entamer des négociations avec les parties libyennes pour le rétablissement du trafic commercial au poste frontalier. Le militant et spécialiste dans les affaires tuniso- libyennes Mustapha Abdelkabir a indiqué que les efforts se poursuivent pour tenir une réunion d’urgence avec les parties libyennes afin de trouver une solution à cette crise, appelant à ne pas insérer le dossier de Ras Jedir dans les tiraillements politiques.
De son côté, le président de l’Union locale du travail Mohsen Lachiheb s’est dit inquiet face à l’aggravation de la crise, incitant les autorités tunisiennes à intervenir pour assurer la réouverture du point de passage frontalier de Ras Jedir dans les deux sens.