« L’Etat subit des pertes de 25% de la valeur totale des marchés publics en raison de la corruption dans la gestion des achats publics, ce qui représente une dilapidation des fonds publics », a déclaré jeudi le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib.
« La valeur des achats publics représente 10 à 12% du Produit intérieur brut (PIB) annuel », a-t-il ajouté lors d’une conférence à Tunis sur « les mécanismes de lutte contre la corruption dans les marchés publics ».
« La gestion des marchés publics présente des dangers et représente une plate-forme favorable à la corruption », a-t- il prévenu.
A cet égard, il a plaidé en faveur du renforcement du contrôle des marchés publics en amont et en aval et de la multiplication du nombre des contrôleurs dans ce domaine, regrettant le nombre réduit des contrôleurs des marchés publics qui compte au total 450 contrôleurs.
« La baisse du taux de croissance en Tunisie revient essentiellement à la corruption et à la montée du terrorisme qui représentent les principales causes de la fuite des investisseurs », a-t-il conclu.
Pour le président de l’Association des cadres de contrôle, d’inspection et d’audit dans les structures publiques tunisiennes (ACCIA), Adel Ghezzi, il est absolument indispensable d’engager la réforme des systèmes publics de gestion qui, a-t-il estimé, représente un espace favorable à la prolifération des germes de la corruption.
« L’investissement dans le contrôle et la mise en place d’un système d’intégrité demeure en deçà des attentes, ce qui rend les systèmes en place incapables de combattre la corruption », a-t-il souligné.
Les systèmes de gestion publique ne peuvent pas répondre aux exigences du présent : le système des marchés publics est encore incomplet et le système de gestion publique est obsolète.
Organisée à l’initiative de l’Instance nationale de lutte contre la corruption en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement, l’Association des contrôleurs publics et l’Association des cadres de contrôle, d’inspection et d’audit dans les structures publiques tunisiennes (ACCIA), cette conférence doit aboutir à une série de recommandations qui seront soumises ultérieurement au gouvernement.