Le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, a indiqué qu’il existe une réelle volonté politique de dissimuler la vérité sur les assassinats des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.
Cette volonté qui émane de l’alliance des mouvements Ennahdha et Nidaa Tounes, s’est traduite par la clôture de l’enquête de l’affaire Chokri Belaid, a-t-il dit, mercredi, au cours d’une conférence de presse.
Il a accusé le juge d’instruction chargé de l’affaire d’« impartialité », estimant qu’il bénéficie aussi d’« un soutien politique ».
Au sujet de la réconciliation nationale, Hamma Hammami a indiqué que le Front populaire se prépare à engager plusieurs actions dont l’organisation, bientôt, d’une journée de colère, relevant qu’il y a une sérieuse volonté de saisir des juridictions internationales.
Pour sa part, le secrétaire général du Courant populaire, Zouhair Hamdi, a indiqué que le Front populaire usera de tous les moyens de pression possibles pour révéler la vérité sur l’assassinat de Belaid et Brahmi et livrer les criminels à la justice.
Il a estimé que la libération de Abdelkrim Laabidi, accusé dans l’affaire du martyr Brahmi, est « une grave dérive ». Selon lui, l’implication de Laabidi dans cette affaire « est confirmée, preuves à l’appui ».
Abdelkrim Laabidi est accusé d’avoir fourni son véhicule aux assassins de Mohamed Brahmi. La remise en liberté de cette personne, proche du mouvement Ennahdha, est le résultat d’« une transaction » opérée au nom de « la réconciliation nationale et de l’amnistie générale », a-t-il dit.
De son côté, Omar Saadaoui, membre du collectif de défense du martyr Mohamed Brahmi, a indiqué que la voiture utilisée par Aboubaker Abdelhakim, principal accusé de l’assassinat de Brahmi, a également été utilisée par Abdelkrim Laabidi.
Il a ajouté que selon des témoins parmi la police, cette voiture était garée au parking réservé aux diplomates à l’aéroport, avant d’être retrouvée et saisie à la cité Ezzahrouni, près de Tunis. L’avocat Nizar Snoussi, du collectif de défense du martyr Chokri Belaid, a, pour sa part, critiqué la décision de clôture de l’affaire.
Il a, également, déploré le « traitement superficiel » du dossier par le juge d’instruction en charge de l’affaire. Il a, en outre, fait part de la consternation du collectif de défense à propos de la dissimulation de témoignages qui, selon lui, pourraient incriminer des sécuritaires et « une partie politique ».