Les décisions de justice seront bien appliquées, a affirmé, mardi, le ministre de l’Intérieur Hédi Majdoub lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales à l’adresse des membres du gouvernement.
Hédi Majdoub répondait à l’intervention de la députée du Courant démocrate Samia Abbou qui a estimé que la non application des décisions de justice concernant « l’expulsion pour défaut de qualité » des domiciles, propriété de Slim Chiboub (gendre de l’ancien président Ben Ali) et de Iyadh Ouederni (ancien ministre), constitue une violation de la Constitution et une forme de mépris pour le pouvoir judiciaire.Selon Abbou, le ministère de l’Intérieur n’a pas exercé ses prérogatives pour faire appliquer les jugements prononcés depuis 2013 et 2015 à l’encontre de Chiboub et Ouederni.
Sur un autre plan, le député du Front populaire Ammar Amroussia a évoqué la nomination d’anciens responsables policiers ayant participé à la répression du soulèvement du bassin minier en 2008 à Gafsa dans des postes de police dans la région.
Il a relevé, dans le même contexte, qu’un ancien responsable de sécurité impliqué dans la répression sous le l’ancien régime a été nommé conseiller auprès du directeur de la sécurité nationale au ministère de l’Intérieur.
Evoquant les événements du 9 avril dernier à la Kasbah et à l’Avenue Habib Bourguiba à Tunis, Amroussia s’est interrogé sur le respect de la loi lors de l’intervention des forces de l’ordre pour disperser les manifestants.
Le ministre de l’Intérieur a admis l’existence de « certains abus dus à des situations de tension et à l’incapacité de faire preuve de retenue », relevant toutefois que « l’usage de la force se fait toujours de manière progressive ».
« Le retour de la répression est invraisemblable», a assuré Hédi Majdoub, précisant que le nombre des blessés parmi les forces de l’ordre lors des manifestations (du 9 avril) est supérieur à celui des protestataires. Le ministre n’a pas répondu à la question relative aux nominations au sein de l’institution sécuritaire.
S’agissant de la question posée par le député du FP Mongi Rahoui concernant le classement du parti libanais Hezbollah comme organisation terroriste lors du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur organisé à Tunis, le ministre a indiqué qu’il s’agit d’« une qualification et non d’un classement », ajoutant que « cela ne reflète pas la position de la Tunisie mais celle de la majorité des membres du conseil ».
Quant à l’amélioration des conditions matérielles et sociales des forces de sécurité évoqué par Rahoui, Majdoub a indiqué que le ministère a conçu un programme à cet effet s’étalant sur 4 ans (2016-2019).
Le ministère assure la prise en charge des soins de tous les blessés de l’institution sécuritaire, ajoute le ministre, indiquant que les familles des 41 sécuritaires tombés en martyrs lors d’attaques terroristes ou lors d’affrontements avec des terroristes ont perçu des indemnités.
Hédi Majdoub a, dans ce contexte, fait savoir qu’un projet pour la construction d’un hôpital universitaire au profit des forces de sécurité a été élaboré par le ministère de l’Intérieur.