Qui dit jazz dit saxophone et trompette, deux instruments qui bercent le spectateur dans l’ambiance des artistes afro-américains qui ont fait la renommée de ce genre de musique adapté à toutes les sonorités locales du monde entier.
Les deux musiciens accompagnant Melody Gardot, samedi soir au Barcelo Gammarth, ont excellé dans leur jeu synchronisé et harmonieux en notes et en mouvements entre trompette et saxophone.
Une nouvelle édition de Jazz à Carthage s’achève avec un concert double d’un duo féminin venu d’un pays qui ne cesse d’exporter vers le monde, un nombre considérable d’artistes, notamment aux influences jazz.
Melody Gardot et Robyn Bennett, artistes américaines qui ont la particularité de parler couramment le français ont donné, successivement, deux prestations, chacune dans son registre, entre swing, chant, trompette et saxophone.
Présentée en seconde partie du concert, Melody Gardot aux rythmes soul et funk et au chant parfois aux allures gospel revisité a conquis le public l’amenant à fredonner en choeur avec elle jusqu’à minuit.
Cette artiste dont le nom sonne comme une mélodie est auteur-compositeur- interprète qui connaît dans son pays un franc succès auprès du public aussi bien que des critiques.
Robyn Bennett, une rousse originaire de Pennsylvanie était accompagnée de son groupe de musiciens Bang Bang dans une prestation de 1h.15mn durant laquelle elle a essayé de conquérir le public en swinguant et en racontant des anecdotes surtout qu’elle maîtrise bien la langue française.
Avec le tromboniste Ben Van Hille, elle a présenté une fusion de jazz, blues, funk et country qui malgré son énergie débordante a donné lieu à une performance très moyenne.
L’ultime concert de cette édition 2016 de Jazz à Carthage a été signé ainsi par deux américaines, après un premier concert, donné mardi 12 avril, par deux de leurs compatriotes Raul Midon et Terence Blanchard. En première visite en Tunisie, ce dernier a surtout séduit par sa performance purement instrumentale, disant se sentir “comme chez-moi devant un public formidable”.
Tout au long de la semaine du 9 au 16 avril courant, seize artistes étaient les invités du festival qui vient d’éteindre sa onzième bougie. Beaucoup ont mis le feu sur scène laissant de beaux souvenirs chez le public.
Pour ne citer que Charlie Winston dont la générosité et la spontanéité ont été en harmonie avec ses actions humanitaires et environnementales qu’il ne cesse de réclamer depuis son premier concert en Tunisie au Festival International de Carthage en 2015.
Lors du même concert, la jeune tunisienne Amal Cherif a, de même, donné une belle performance entre chant et danse, faisant son premier pas dans le club des artistes tunisiens qui se frayent un chemin dans la scène jazz locale.
Un autre printemps s’achève de Jazz à Carthage, grand rendez-vous des jazzophiles tunisiens, par un concert qui malgré la forte présente du public a toutefois été peu différent de celui donné l’année passée au Palais des Congrès qui avait accueilli la seule et unique édition de ce festival annuel.
Le guitariste américain Lucky Peterson, considéré parmi l’une des valeurs sûres du jazz américain et grand habitué des festivals tunisiens, avait alors envahi et séduit le public par sa musique aussi bien que par son savoir faire sur scène.
Malgré les difficultés, Jazz à Carthage s’accroche et cherche, d’une année à l’autre, à varier les orientations musicales qui touchent à tous les goûts. Mais ceci ne devrait pas cacher l’insatisfaction de son directeur et initiateur, Mourad Mathari, qui, au cours de la semaine n’a pas caché son regret de voir deux grandes manifestations musicales se tenir durant la même période, faisant illusion aux Journées Musicales de Carthage JMC).
Certes “chaque festival a son public mais ceci a influé sur la couverture médiatique de ces deux festivals surtout qu’ils se tiennent dans deux endroits géographiquement lointains”.