Guitariste, auteur-compositeur et interprète, l’artiste anglais Charlie Winston débarque à Tunis, habité par les valeurs humaines d’un artiste qui sait mettre sa notoriété au profit des autres. Le but étant “d’essayer de donner la voix aux personnes sans voix”, a-t-il lancé, samedi soir, au Barcelo Gammarth.
Engagé dans les causes environnementales (campagne de sensibilisation pour la lutte contre l’usage des déchets en plastique), l’artiste est le parrain d’une action nationale placée sous le slogan “Ensemble pour l’environnement” qui a été lancée, samedi matin à Tunis et devra bientôt être concrétisée avec l’appui du ministère de l’Environnement et du Développement durable et d’autres partenaires privés.
“C’est important pour les artistes de parler pour contrer la peur partout dans le monde”, a déclaré Winston avant d’interpréter sa chanson “Say something”(dites quelque chose), un clip sorti en octobre 2015 avec des séquences filmées dans des camps de réfugiés et dont les recettes ont été réservées à la Croix-Rouge.
Dans le chant comme dans la vie, l’artiste au contact facile et au coeur sensible, à l’image de ses chansons, confie “je suis engagé dans la défense des causes mondiales justes” partant “au secours des plus démunis parmi les réfugiés placés dans les centres de Calais (France), Macédoine (à la frontière grecque) et ailleurs dans le Monde”.
Bravant la peur chez certains artistes occidentaux, Charlie Winston était en Tunisie au cours de la saison estivale 2015, pour un premier concert au festival international de Carthage. Il est de retour en Tunisie pour un nouveau concert à “Jazz à Carthage” mais aussi pour la bonne cause dans un pays qu’il “adore visiter”.
Arpentant la salle au beau milieu d’ une marée humaine, Winston ramène avec lui ce sens de partage, à l’instar des artistes anglosaxons sur scène.
Fidèle à son look dandy, son sens d’humour, le fils des Winston à de nouveau charmé le public tunisien. Entre ballades pop rythmées et jazz romantique, il valse aisément entre guitare et piano pour enfin bercer la salle du Barcelo dans une ambiance feutrée et un silence majestueux.
Amal Chérif, la révélation jazz
En première partie du concert, la jeune artiste tunisienne Amal Cherif à littéralement conquis le public. Fraîche, sensuelle et rebelle, l’artiste est à l’image de ses chansons écrites et composées par elle-même et arrangées par le guitariste de son groupe de musiciens. Sa voix suave, ses déambulations sur scène et son look ne devraient pas cacher l’originalité naissante d’une artiste de la jeune génération à influence jazz.
Lors d’un point de presse à l’issue de sa prestation, de près d’une heure, tout en rectifiant le spelling de son prénom Amal (et non pas Amel), elle se présente comme une artiste qui cherche depuis 2009 à se frayer une place dans le milieu artistique en puissant dans le dialectal tunisien afin d’être proche des préoccupations des siens. Ses chansons qui sont inspirées de sa propre expérience,”me ressemblent”, dit-elle, mais elles abordent aussi le vécu de plusieurs de jeunes tunisiens aspirant à la liberté du verbe et de l’action.
En arabe et en anglais, des fois les deux ensembles,elle a chanté notamment “Eddenya hakka walla le” la vue est-elle ainsi), “I will be your hero” (je serais ton héros). Mais aussi, une version revisitée de la fameuse chanson du patrimoine tunisien “baba bahri”, sous les applaudissements du public.
Après des collaborations avec Bendir Man dans le tube “Ghaya leek”(une chanson pour toi), Hatem Karoui dans “My name is sebssi” (mon nom est Sebsi) et Lotfi Bouchnak dans “Helma(rêve), elle est là pour présenter un album de plusieurs styles musicaux (ballades, R&B, blues,..) après avoir présenté “Ghodwa”, une chanson sortie en octobre 2015.
Spontanée et joviale, la belle prestation de Amal à “Jazz à Carthage” fera-t-elle d’elle la grande révélation de la scène Jazz tunisienne? Ce n’est qu’un début de son univers, à cheval entre rébellion juvénile et passion pour la musique.