Sebastian Coe, président de la Fédération internationale d’athlétisme au plus haut niveau, a défendu vendredi la politique plus “proactive” que “réactive” de son organisation, tout en reconnaissant les “dommages irréparables” déjà causés par des scandales de dopage et de corruption.
“Je pense que l’IAAF a été de loin plus proactive qu’elle n’a été réactive. Vous savez aussi bien que moi que, si vous n’alliez pas à la pêche, vous n’attraperiez pas de poisson. C’est ce que font beaucoup de sports”, a expliqué Coe dans une interview à la BBC.
“A l’IAAF, ce n’est pas notre attitude. Quelques personnes ont infiltré le système et nous ont causé d’irréparables dommages, c’est une certitude”, a ajouté le double champion olympique du 1500 m (1980, 1984) en faisant sans doute allusion au clan de son prédécesseur Lamine Diack, soupçonné d’avoir couvert contre rémunération des contrôles antidopage positifs d’athlètes russes. Le Sénégalais, qui a quitté la présidence de l’IAAF en août dernier, est poursuivi pour corruption passive et blanchiment aggravé.
A la suite de révélations des médias et d’un rapport établi par une commission indépendante de l’Agence mondiale antidopage, les athlètes russes sont suspendus de toutes compétitions internationales et risquent de manquer les JO de Rio au mois d’août prochain (5-21). D’autres pays, dont le Kenya, sont sous surveillance de l’IAAF.
“Si vous regardez les avancées déjà réalisées en matière de lutte contre le dopage, vous verrez qu’elles ont été faites le plus souvent par mon sport, comme le passeport biologique des athlètes, les contrôlés inopinés hors compétition.
Nous avons payé un prix très élevé les révélations faites au cours des années écoulées, mais notre système s’est révélé plutôt solide”, a ajouté Sebastian Coe.