Les communautés théâtrales du monde entier célèbrent, le 27 mars de chaque année, la Journée Mondiale du théâtre.
Plusieurs hommes de théâtre, tunisiens et arabes, participants à la 15ème édition de la manifestation 24h de théâtre non-stop, qui se déroule actuellement au kef et se poursuivra jusqu’au 27 mars courant, ont indiqué que le théâtre doit jouer son rôle social et éducatif surtout avec la dégradation des valeurs morales et la propagation de la violence et du terrorisme dans la région arabe.
Le théâtre représente un miroir social plus ou moins caricatural de la société et de la complexité du monde, permettant de mieux la comprendre et dénoncer ses failles, ont-ils affirmé. Sami Nasri, homme de théâtre et directeur du centre des arts dramatiques et scéniques du Kef, a indiqué que cette journée représente une occasion pour valoriser cet art, sa grandeur, sa densité et son humanité.
Il a ajouté que l’artiste doit jouer pleinement son rôle dans l’ancrage des nobles valeurs humaines et pour renforcer les relations d’ouverture, de liberté et de paix entre les peuples. L’homme de théâtre marocain, Abdemajid Ahra, a indiqué que le rôle du théâtre est d’exprimer les préoccupations actuelles des peuples et en particulier refléter les souffrances du citoyen arabe, dans ce contexte de terrorisme, de guerres et de migration.
Pour Yahia Faidi, acteur, le théâtre doit jouer son rôle social et éducatif dans la lutte contre la corruption et la défense des libertés individuelles et collectives loin des intérêts financiers et commerciaux. La valeur morale du théâtre, son rapport avec le bien et le mal, son rôle éducateur et social, nous incite à réfléchir et à nous remettre en question, a-t-il précisé.
De son côté, le metteur en scène et membre du syndicat des métiers des arts dramatiques, Anas Laabidi, a indiqué que l’action théâtrale représente une action continue adaptée à son époque et aux mutations que connaissent les sociétés. La marginalisation de la formation théâtrale, au niveau du théâtre amateur et théâtre scolaire, en plus de l’absence d’un marché de distribution des oeuvres théâtrales, figurent parmi les raisons de la régression du théâtre Tunisien, a-t- il regretté.
Il a appelé à accorder davantage d’intérêt à la situation du théâtre et des hommes de théâtre, surtout sur le plan social, outre le développement de l’infrastructure des structures culturelles.