Egalité des chances et qualité de l’éducation : Relever les défis, trouver des solutions

Il est nécessaire de décréter des mesures permettant de garantir l’égalité des chances et de promouvoir la qualité de l’éducation dans les régions défavorisées, ont unanimement recommandé les participants à une rencontre-débat tenue, mercredi, sur “l’égalité des chances et la qualité de l’éducation en Tunisie.

Pour ce faire, il importe d’inciter les enseignants à s’installer dans les régions de l’intérieur, d’octroyer des ressources éducatives plus performantes aux écoles et d’allouer des aides financières aux familles les plus défavorisées ayant à charge des enfants scolarisés, a plaidé Mohammed Ayadi, universitaire. “Les écoles de l’intérieur ont deux fois moins d’équipements et deux fois plus d’enseignants absents”, a t-il regretté.

Traitant la question de l’inégalité des chances entre les élèves, l’orateur a souligné que “le recours aux cours extra-scolaires est justifié par la mauvaise qualité de l’éducation dispensée pendant les horaires scolaires.”

“Les parents les plus instruits financent plus d’heures extrascolaires au profit de leurs enfants scolarisés que les ménages pauvres”, a-t-il dit, estimant qu’une “réglementation des heures extrascolaires devrait rétablir de meilleurs acquis cognitifs et plus d’équité sociale.

” Selon la même source, un taux de 70pc des élèves tunisiens suivent des enseignements hors contexte scolaire, précisant que seulement 2,9pc d’entre eux, issus de familles pauvres, obtiennent de bons acquis cognitifs.

Traitant de l’abandon scolaire, un phénomène qui ne cesse de préoccuper la famille éducative en Tunisie, Mme Sonia Naccache, membre de NABES lab a fait état de 100 mille élèves décrocheurs par an.

“Le phénomène de l’abandon scolaire est intimement lié à la pauvreté, notamment, dans les quartiers périurbains et les régions défavorisées”, a-t-elle affirmé.

“Il est aussi le résultat de l’absence de la pré- scolarisation de des enfants notamment dans les régions de l’intérieur”, a t-elle ajouté, faisant remarquer que “la couverture en programmes d’éducation préscolaire en Tunisie est très inégale entre les régions.”

En guise de remède à ce problème, l’intervenante propose de généraliser l’éducation préscolaire dés l’âge de trois ans afin d’améliorer la qualité de l’éducation et de soumettre ce secteur à la tutelle du ministère de l’éducation.

Elle a appelé aussi à généraliser le transport scolaire en milieu rural afin de réduire le décrochage.

A noter que NABES LAB a pour objectif de contribuer au développement économique et social en Tunisie. Ses activités incluent la réalisation d’études et de recherches outre l’établissement d’un groupe de réflexion.