Tunisie : Les agressions contre les forêts tunisiennes ont presque quadruplé après la révolution

Entre 4000 et 4500 hectares de forêts ont été incendiés, durant les années 2013 et 2014 et de 1500 à 2000 hectares ont subi des agressions et des actes de vandalisme, soit presque le quadruple par rapport à la période d’avant la révolution de 2011 (1200 à 1500 hectares de forêts incendiés et entre 800 et 1000 hectares agressés).

Face à ces pratiques hostiles à un milieu forestier qui assure, pourtant, un rôle socio-économique important et où habite environ 1 million de personnes en Tunisie (10% de la population), l’Etat doit mettre en place une stratégie de conservation et de protection de ce milieu naturel, qui offre, à travers l’exploitation de divers produits forestiers non ligneux (romarain, pin d’Alep, thym…), des sources de revenus pour des milliers de familles tunisiennes. Selon le directeur général des forêts (Ministère de l’Agriculture), Youssef Saâdani, les forêts tunisiennes assurent à l’Etat, des revenus annuels estimés à 15 millions de dinars.

“Ce n’est qu’une infime partie de la valeur des produits et des services directs et indirects offerts par le secteur forestier et pastoral, laquelle est évaluée à 930 millions de dinars”, a-t-il dit dans une déclaration à l’Agence TAP.

Consciente de l’importance des forêts dans la lutte contre les effets des changements climatiques à l’échelle mondiale et nationale, la Tunisie a adhéré au programme REDD (Réduction des émissions provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts dans les pays en voie de développement).

Il s’agit d’un programme de l’Organisation des Nations Unies en collaboration avec la FAO (Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture), ayant pour objectif de lutter contre la déforestation et la détérioration des milieux pastoraux.

Selon l’ONU, la déforestation au niveau mondial a contribué jusqu’à près d’un cinquième des émissions annuelles de gaz à effet de serre dans les années 1990. Les forêts permettent de sauvegarder la biodiversité et les sols, outre l’atténuation des effets des inondations.

Dans le monde, près de 1,6 milliard de personnes dépendent des forêts pour leurs revenus et leur survie, d’après l’ONU.