“La Cité de la culture sera fin prête dans un an et demi”, a annoncé, jeudi, la ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, Sonia M’barek, au cours d’une conférence de presse tenue au siège du ministère à la Kasbah afin de présenter les grandes lignes de la stratégie de son département pour la période 2016/2017.
Dans ce sens, elle a tenu à préciser que l’appel d’offres ouvert dans ce sens a été attribué à un promoteur tunisien et de ce fait, la dernière étape des travaux reprendra dans deux mois, a précisé la ministre, huit semaines après sa nomination à la tête du ministère de la culture.
Les principales orientations du ministère concernent le développement du statut de l’artiste et la couverture sociale des créateurs à travers la mise en place d’un statut qui est en cours d’élaboration par une commission créée au sein de la présidence du gouvernement.
Par ailleurs, la stratégie du ministère repose désormais sur la promotion de la décentralisation culturelle efficiente à travers l’augmentation des subventions allouées aux régions intérieures et le renforcement des ressources des délégations régionales de la culture ainsi que des institutions culturelles dans les régions intérieures.
Le ministère veillera, dans ce sens, à promouvoir les mécanismes de partenariat décentralisé en vue de réaliser des programmes communs en matière d’encadrement des jeunes dans les différentes disciplines artistiques en plus du développement de l’infrastructure culturelle pour qu’elle réponde aux besoins des jeunes créateurs dans les quartiers populaires et les régions intérieures.
Evoquant la participation de la Tunisie aux rencontres et aux manifestations internationales, la ministre a annoncé que la Tunisie sera l’invitée d’honneur de la Foire internationale du livre de Genève, prévue fin avril début mai, où elle aura un stand de 600m2 qui sera un portail sur les dernières publications de la littérature et de la pensée tunisiennes.
“La promotion des différentes expressions culturelles tunisiennes ne peut se faire que par le biais de réseaux de communication internationaux, ce qui explique l’orientation du ministère à mette en place une stratégie de communication en vue de faire connaître notre héritage civilisationnel et le riche patrimoine de la Tunisie, afin d’en faire une destination touristique et culturelle par excellence”, a estimé la ministre.
A cet effet, elle a fait savoir que son département envisage d’élaborer une encyclopédie de 24 tomes afin d’archiver le patrimoine de chaque région tunisienne surtout que la Tunisie compte près de 40 mille sites historiques dont 5 ou 10 pc uniquement sont exploités.
Concernant les industries culturelles, le ministère mettra en place des incitations financières et avantages fiscaux au profit des investisseurs dans le secteur culturel tout en oeuvrant à développer les actions de mécénat et de coopération entre les secteurs public et privé. D’ailleurs, a-t-elle relevé, un projet de coopération est en cours entre les ministères de la Culture et des technologies de communication afin de renforcer la participation des opérateurs téléphoniques dans l’encouragement de la production culturelle nationale et sa promotion à l’extérieur du pays.
Rappelant les différentes manifestations culturelles prévues prochainement en Tunisie, notamment la commémoration, le 18 mars, du premier anniversaire de l’attaque terroriste du musée du Bardo, la ministre a indiqué que “la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance (20 mars) sera marquée par le lancement d’une nouvelle manifestation annuelle intitulée “Musée du Bardo” qui se déplacera à travers les musées de la république avec Djerba ou Sbeitla comme première escale pour l’année prochaine”.
Quand à la manifestations “Sfax Capitale de la Culture arabe 2016”, la ministre a indiqué que les grandes lignes du programme des festivités prévues à partir de fin juillet prochain, ont été déjà élaborées.
En dépit des efforts déployés à tous les niveaux pour promouvoir le secteur culturel et améliorer le statut du créateur en général, la ministre a tenu à préciser que “Le budget limité alloué au ministère de la culture en 2015 dont le pourcentage ne dépasse pas les 0,87 pc du budget global de l’Etat”, demeure l’un des handicaps auxquels fait face le ministère. A cela s’ajoute, l’investissement privé qui demeure “faible” dans le secteur culturel.