Le programme du gouvernement tunisien soutenu par le Fonds monétaire international (FMI), est axé sur la garantie d’une croissance inclusive à travers la mise en place d’un système fiscal équitable et efficient, l’amélioration des procédures et de la transparence budgétaires, ont déclaré deux responsables de l’Institution de Bretton Woods. Dans une interview publiée, au cours du mois de février 2016, sur le blog du FMI
blog-montada.imf.org// sur les politiques du Fonds en matière de promotion de la croissance inclusive, de la réduction des subventions énergétiques et l’encouragement du secteur privé, Amine Mati, chef de mission pour la Tunisie et Chris Jarvis chef de mission pour l’Egypte, ont déclaré « que la croissance inclusive est un volet primordial de la mission du FMI ».
Le FMI s’attelle, depuis quelques années, à ne pas s’en tenir aux chiffres et d’examiner la répartition des bienfaits de la croissance et son impact sur la vie quotidienne des populations, ont-ils affirmé. Et d’ajouter : « Nous veillons aussi à intégrer cette analyse dans notre travail de collaboration avec nos pays membres ».
Le but des programmes appuyés par le FMI est d’alléger le fardeau qui pèse sur les pays et en particulier sur les pauvres. Beaucoup des programmes appuyés par le FMI comportent un volet de réformes budgétaires, mais l’objectif primordial de ces réformes est de dégager une marge permettant d’augmenter les crédits en faveur des infrastructures, de l’éducation et de la santé et d’en accroître l’efficience, soulignent les deux experts.
Ils ont en outre estimé que les considérations d’équité sont prises en compte du fait que les réformes visent à élargir l’assiette fiscale, essentiellement en y intégrant les personnes redevables de l’impôt, en supprimant les échappatoires fiscales et les privilèges spéciaux.
Les responsables ont insisté sur le fait que les programmes du FMI visent aussi à protéger les couches les plus vulnérables de la population. Le programme mis en œuvre en Tunisie, par exemple, prévoit de fortes augmentations des transferts monétaires ciblés au bénéfice des plus démunis (l’accroissement du système de transferts monétaires en place en Tunisie), ont-ils rappelé.
S’agissant de l’approche du fonds en matière de réduction des subventions énergétiques, les deux responsables soulignent que dans la plupart des pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, les 20 % les plus riches perçoivent près de 60% des subventions énergétiques.
« Se sont les riches qui profitent des subventions énergétiques, et les économies dégagées par la réduction de ces subventions devraient servir à améliorer le sort des pauvres », ont ils affirmé, ajoutant que l’objectif recherché est de garantir que les plus démunis soient moins exposés à de fortes augmentations des prix de l’énergie.
« C’est pourquoi nous recommandons de supprimer progressivement les subventions et d’utiliser les économies ainsi réalisées pour renforcer les systèmes de protection sociale », ont-ils précisé. Et d’ajouter que la réduction des subventions permet en outre de faire des économies et d’affecter ces fonds à d’autres dépenses plus productives.
Sur un autre plan, ils ont souligné que l’amélioration du climat d’affaires a pour principal objectif de créer des emplois et améliorer le niveau de vie. « Dans toutes les régions, l’expérience montre qu’un secteur privé dynamique, grâce notamment au développement des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises familiales, crée plus d’emplois à long terme que le secteur public.
Et nos entretiens avec un large éventail de parties prenantes dans la région confirment que la création d’emplois solides pour les chômeurs, en particulier les jeunes, passe, à la fois, par des investissements privés et une bonne gouvernance », ont – ils déclaré. Les deux responsable ont ajouté que le FMI attache la plus grande importance à l’élimination des réglementations complexes et pesantes qui freinent la création d’emplois et entravent la libre concurrence.