“Festival de la paix?” : Cinéma tunisien absent et des premières dans une édition sur la “Cruauté humaine”

En dépit de la prolifération de la production cinématographique, le cinéma tunisien sera absent de la 16ème édition du “Festival de la paix?” qui sera organisé par la fédération tunisienne des ciné- clubs (FTCC) du 16 au 20 mars 2016 à la salle quatrième art à Tunis.

Expliquant les raisons de cette absence, le président de la FTCC Ramzi Laamouri a indiqué que le festival a choisi essentiellement les films qui n’ont jamais été projetés.

A cet effet, les deux films tunisiens sélectionnés n’ont pas pu être programmés à la lumière des raisons formulées par les deux cinéastes en question, en l’occurrence Mehdi Hmili pour son film “Thala mon amour” et Alaeddine Slim pour son film “commentaire”. Mehdi Hmili s’est excusé à cause d’un problème juridique relatif à la propriété littéraire et intellectuelle. Quant à Alaeddine Slim, il aurait des chances pour participer au festival de Cannes, selon ses propos.

Lors d’une conférence de presse organisée mercredi à Tunis, Laamouri a précisé que cette session dont le thème central porte sur “la cruauté humaine” connaîtra la présentation de huit films en provenance d’Allemagne, Ethiopie, la Hongrie, Palestine, Ukraine, la Chine et de l’Egypte.

Les organisateurs ont également prévu des rencontres cinématographiques pour discuter de l’esthétique de l’image entre les impératifs de l’économie et la liberté de l’expression en présence notamment de critiques de cinéma et de cinéastes.

L’ouverture du festival dont le budget global est de l’ordre de 45 mille dinars, sera marquée par la projection en première du film allemand “Leçons des ténèbres” de Werner Herzog qui revient sur les événements d’après la guerre du Golfe au Koweit où 732 puits de pétrole ont été brûlés causant des incendies qui ont nécessité plusieurs mois pour l’éteindre et le déversement de 20 millions de tonnes de pétrole. Le cinéaste donne sa propre vision de la fin du monde.

Parmi les films proposés figure “Difret” de Zeresenay Mehari (Ethiopie) qui est l’histoire d’une fille de 14 ans kidnappée par un homme qui voulait l’épouser contre son gré et qui réussit à s’échapper après l’avoir tué.

Le deuxième film qualifié par Laamouri de “film-événement” porte le titre “Fils de Saul” de l’hongrois Laszio Nemes. Ce film dramatique qui a remporté le grand prix au festival de Cannes 2015 décrit le parcours de Saul, membre de “Sonderkommando”, un groupe de prisonniers juifs forcés d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Saul découvre un cadavre, qui s’avère celui de son fils. Il décide de faire l’impossible pour sauver le corps des flammes et lui offrir une véritable sépulture. Ce film a également remporté l’Oscar du meilleur film en langue étrangère à la 88ème cérémonie des Oscars en 2016.

La clôture sera marquée par une soirée musicale intitulée “Contes de l’au-delà de la Méditerranée” du musicien tunisien Abderraouf Ouertani, accompagné dans le quartet du saxophoniste français Benoit Meynier, du percussionniste palestinien Youssef Zayed et à la contrebasse le chilien Patricio Lisboa.