Le Centre de Tunis de la Ligue des Etats arabes a organisé, lundi, une rencontre pour la présentation de la dernière publication de la maison d’édition “Dar Ettanwir” sous le titre “Le blocage politique: la tyrannie et le rêve de la démocratie en Irak” de Dr Jaber Habib Jaber, ambassadeur d’Irak En Tunisie.
Publié en 236 pages, le livre qui regroupe 10 articles de différents volumes, a été présenté par le chercheur, politologue et professeur universitaire tunisien Abdellatif Hannachi en présence de l’auteur.
L’idée de départ du livre est le “déboulonnage” le 9 avril 2003 de la statue de l’ancien président irakien Saddam Hussein, “un renversement qui constitue le premier signe de la chute du régime de la peur et de la naissance de l’occupation militaire étrangère, une première dans le troisième millénaire” selon ses dires.
A partir du renversement de la statue “qui a constitué un tournant décisif dans l’histoire de l’Irak”, l’auteur a soulevé la question de l’identité de l’Irak et de l’occupation qui a divisé l’élite irakienne en deux: ceux qui ont milité pour le départ de l’ennemi étranger et ceux qui ont accordé l’importance aux conflits internes. L’auteur irakien s’est également intéressé aux divergences de vues de l’intellectuel irakien et ses positions vis à vis des événements qui ont bouleversé l’Irak après la chute de Saddam. Il présente dans son approche une analyse des événements qui repose sur trois hypothèses essentielles à son avis: la nécessité de trouver un consensus national sur l’instauration d’un “Nouvel Irak” reposant sur la paix, de réviser l’expérience du passé et de s’ouvrir sur les autres expériences similaires ou proches de l’expérience irakienne.
Cependant, l’auteur ne donne pas la nature de cette expérience: s’agit-il de l’expérience de transition démocratique dans un contexte différent de plusieurs pays comme l’Europe de l’est, le monde arabe ou même l’Amérique Latine dès lors que l’Irak a vécu une occupation directe? Ou tout simplement d’une expérience dont les contours ne sont pas tracés?
Au sujet de la naissance d’un Irak démocratique, l’auteur a tenu à signaler que la démocratie s’est installée dans les pays arabes avec “des blocages réguliers” à la lumière des conflits d’intérêt à tel point que la démocratie telle qu’établie est devenue “un facteur d’handicap et non pas de développement” selon ses dires.
Dans ce contexte, l’auteur a estimé que “la démocratie consensuelle telle que constatée illustre une certaine dérive sectaire, un constat qui colle surtout à l’Irak beaucoup plus qu’aux pays arabes qui ne vivent pas un tel conflit comme c’est le cas d’ailleurs pour la Tunisie”, a-t-il relevé.
L’auteur se penche également sur plusieurs autres problèmes dont la pauvreté, le chômage, la marginalisation, le conflit de pouvoir, la corruption politique, la crise d’identité…signalant à cet effet que “le projet américain en Irak a bien échoué en matière de démocratie”.
Quoi qu’il en soit, a-t-il conclu dans une note d’espoir “la démocratie en Irak demeure prometteuse et nécessite juste de la patience pour qu’elle se concrétise”.




