Quand le Hezbollah divise le monde arabe

Le Conseil des ministres de l’Intérieur arabes n’a pas classifié le parti libanais «Hezbollah» organisation terroriste, a affirmé vendredi le ministère des Affaires étrangères.

«Il ne s’agit pas d’une décision à caractère contraignant», ajoute le département dans une déclaration. La position de la Tunisie en tant que pays hôte de l’institution arabe «procède de son attachement à l’action arabe commune et elle est conforme à la position collective adoptée par le Conseil».

«L’adhésion de la Tunisie à cette orientation collective n’occulte pas le rôle important du Hezbollah dans la libération des territoires libanais occupés et ses positions en faveur de la cause palestinienne», précise toutefois le ministère.

Le Hezbollah, ajoute la diplomatie tunisienne, doit cependant «éviter tout ce qui est de nature à menacer la stabilité des pays de la région et leur sécurité intérieure».

La Tunisie reste toujours attachée aux constantes de sa politique étrangère basée sur la non ingérence dans les affaires internes des pays, lit-on dans la même déclaration.

Le ministre des Affaires étrangère,s Khemaies Jhinaoui, avait déclaré jeudi dans un entretien à la chaîne privée El Hiwar Ettounsi que la classification du Hezbollah organisation terroriste ne représente pas la position de la Tunisie qui doit émaner du président de la République en coordination avec le chef du gouvernement.

Réuni mercredi à Tunis, le Conseil des ministres de l’Intérieur arabes avait dénoncé dans sa déclaration finale «les pratiques dangereuses du Hezbollah» et l’a qualifié «d’organisation terroriste» qui cherche à déstabiliser certains pays arabes.

Plusieurs partis et organisations de la société civile ont condamné dans des déclarations distinctes la décision du Conseil, déplorant l’adhésion de la Tunisie à cette orientation.