Tunisie : Conférence sur le rôle de l’art face au terrorisme

Comment l’art peut être une arme contre le terrorisme et ce que l’obscurantisme peut vaincre l’art? tels sont les principales idées de la conférence organisée jeudi autour du thème “Le rôle de l’art dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme”, par l’Alecso dans son nouveau siège en présence d’un grand nombre d’artistes et de penseurs arabes.

Auteure d’un livre paru récemment “L’art face au terrorisme”, l’écrivaine et professeure universitaire spécialisée dans la philosophie des arts, Om Ezzine Ben Chikha a souligné que l’art est capable de faire face à ce fléau. Pour cela, il faut accorder l’intérêt requis aux artistes dans les multiples disciplines et encourager les institutions culturelles en vue de réconcilier les jeunes dans le monde arabe avec toutes les formes artistiques et expressions culturelles.

De son côté, l’universitaire et romancier algérien Wassini El Aaraj a évoqué la place de la culture dans les sociétés arabes en lui réservant un budget approprié, faisant observer que les budgets consacrés au secteur culturel ne dépassent malheureusement pas les zéro pour cent et même pas 1 pour cent, ce qui demeure insuffisant.

En effet, a-t-il ajouté, le changement ne peut s’opérer qu’à travers une vision stratégique qui met en valeur la place de la culture afin que les sociétés puissent être immunisées des dangers du fanatisme surtout sous les régimes de la dictature rappelant dans ce contexte la citation célèbre de Joseph Goebbels “A chaque fois que j’entends mot culture, je sors mon revolver”.

Il a, par ailleurs, tenu à souligner que les pays arabes ont besoin plus que jamais en cette conjoncture délicate, de promouvoir la culture et l’art, et ce, en instaurant un système d’éducation qui enseigne la musique, la peinture, la littérature…..afin de pousser l’enfant à la réflexion et à la créativité dès son jeune âge pour le prévenir contre toute forme de dogmatisme.

Pour sa part, le peintre et sculpteur tunisien Nja Mahdaoui a relevé que la beauté des peuples réside notamment dans leurs musées et leurs références artistiques et intellectuelles. Et c’est la raison pour laquelle d’ailleurs, que les adeptes de la laideur visent à détruire ces symboles de l’identité et de la mémoire.

Dans ce même contexte, le musicien Fethi Zghonda a critiqué les politiques adoptées en Tunisie et dans le monde arabe notamment dans le domaine de la musique appelant à la nécessité de réviser ces stratégies qui ont fait preuve de leur échec.

De ce point de vue, les participants ont souligné la nécessité d’accélérer la mise en place d’une stratégie culturelle et éducative à la fois qui intègre l’enseignement des arts dans les programmes pédagogiques afin de faire émerger une génération équilibrée, consciente et intelligente capable de faire la différence entre la raison et l’aveuglement, car seul l’art est la clé des coeurs fermés. Et comme disait Friedrich Nietzsche “Nous avons l’art pour ne pas périr de la vérité”.