Le directeur du Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs (CAPJC) Sadok Hammami a appelé à ne pas exagérer le rôle des médias dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.
Les terroristes utilisent les médias sociaux pour enrôler les jeunes, planifier des actes terroristes, exécuter et assurer le suivi, a-t-il fait observer.
Il s’exprimait au cours d’une conférence organisée mercredi dans le nouveau siège de l’Alecso (‘Organisation arabe pour l’Education, la culture et les Sciences) sur le rôle des médias dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.
Il a appelé à la nécessité de respecter la déontologie de la profession et de faire preuve de vigilance dans le traitement de sujets relatifs au terrorisme pour ne pas servir les terroristes et les groupes extrémistes.
Sur le rôle des réseaux sociaux dans l’enrôlement et l’embrigadement des jeunes, Hammami a mis l’accent sur la responsabilité des médias classiques en ce qui concerne la vérification des informations publiées sur la Toile.
De son coté, l’universitaire Hamida El Bour, Présidente directrice générale de l’Agence TAP a relevé que la presse nationale a dès le début mis en garde contre les « exagérations » et « les surenchères médiatiques» qui ont favorisé la propagation du terrorisme.
Malgré les efforts déployés par les structures professionnelles pour mettre en place une charte définissant la manière de traiter avec le terrorisme et malgré les deux décrets-loi organisant le secteur, les journalistes continuent à être jugés sur la base de la loi antiterroriste, a-telle regretté.
Elle a noté, aussi, que la protection des journalistes lors de la couverture d’évènements terroristes, en particulier, dans les régions intérieures n’a pas bénéficié de toute l’attention nécessaire. Hamida El Bour a mis l’accent sur l’importance, pour le correspondant régional, de traiter avec des sources sécuritaires, militaires et médicales officielles.
Les interventions ont porté sur le traitement médiatique du terrorisme dans le monde arabe ainsi que les dépassements professionnels commis inconsciemment par le journalistes et qui profitent aux groupes terroristes.
Un nombre important de journalistes arabes ont participé aux travaux à l’instar de Yosri Fouda (Egypte), Chirine Abou Agla et Jivara Bediri (Palestine) et Souhir Jradat (Jordanie). Le président de la République Béji Caid Essebsi avait présidé mardi l’inauguration du nouveau siège de l’Alecso à Tunis.