Le ministre de la Défense nationale Farhat Horchani a affirmé, dans une interview à l’Agence TAP, l’existence de discussions avec l’Allemagne pour la formation des forces de sécurité et de l’armée libyennes sur le territoire tunisien, dans le cadre d’un projet tripartite comprenant la Libye.
« Nous avons été sollicités par l’Allemagne, et sommes d’accord sur le principe », a déclaré Horchani à ce propos, indiquant qu’il s’agit d’une des formes de la participation tunisienne à la reconstruction de la Libye.
« Nous pouvons aider le gouvernement d’union nationale libyen à étendre son autorité, à former son armée et nous sommes prêts à le soutenir sur le plan international », a affirmé Horchani, soulignant la nécessité pour le futur gouvernement libyen d’exercer son autorité sur tout le territoire, et d’être épaulé par une armée et des forces de sécurité efficaces.
Le ministre a par ailleurs affirmé que la Tunisie reste opposée à toute intervention étrangère en Libye, mais qu’ « en même temps elle n’est pas neutre dans la lutte contre le terrorisme ».
« Nous sommes contre toute intervention étrangère qui ne fera que compliquer la situation et ne résoudra rien. Ce seront de surcroît les civils qui paieront le prix », a-t-il déclaré au cours de l’entretien. « La Tunisie qui fait face elle-même à des menaces terroristes, ne peut toutefois se permettre d’être neutre », a-t- il précisé.
Interrogé sur l’état des relations tuniso-libyennes, le ministre a affirmé que les relations « historiques » entre les deux peuples ne doivent en aucun cas être affectées par l’actuelle lutte antiterroriste.
« Notre problème est avec les terroristes, dont beaucoup sont des Tunisiens, et en aucun cas avec les Libyens en tant que tels », a déclaré le ministre, rappelant que les individus soupçonnés par les autorités d’être derrière les attaques contre le Musée du Bardo et un hôtel à Sousse en 2015, sont des Tunisiens.
« Tout ce qu’il y a, c’est que les terroristes profitent de la faiblesse de l’Etat et de la prolifération d’armes en Libye », a estimé le ministre, assurant que la barrière de sable érigée par l’armée à la frontière tuniso-libyenne vise seulement à réduire le trafic d’armes, et n’entravera pas la circulation des biens et des personnes.